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Une station de bus anarchique Transport en commun



Une station de bus anarchique                                    Transport en commun

Les transporteurs font carrément le rallye avec tout ce que cela induit comme danger. La direction de tutelle et les services de sécurité brillent par leur absence.
La station de bus Madjid Lezrek qui jouxte le cinéma Rivoli, au centre-ville de Skikda, vit une grande anarchie. Implantée dans un quartier populaire abritant un grand ensemble d'établissements scolaires, la station a de tout temps été une tache noire dans ce paysage urbain. L'accroissement ahurissant du nombre de transporteurs, ces derniers temps, a fini par boucler la boucle du désordre ambiant. Initialement conçus pour un nombre déterminé de bus, les lieux se retrouvent aujourd'hui submergés par une activité anarchique. La rue Majid Lezrak, laquelle servait de passage pour le désengorgement de la circulation automobile, est devenue aujourd'hui carrément impraticable.
«Les transporteurs qui se livrent une course folle, garent souvent leurs véhicules en deuxième position, bloquant ainsi toute fluidité de la circulation», témoigne un riverain. «Nous vivons un enfer. On ne peut même plus se permettre d'aérer nos demeures et le bruit des moteurs est devenu notre lot quotidien. On a même peur pour nos enfants qui ne peuvent plus se hasarder à pointer le nez dehors», ajoute un parent habitant près des lieux. Cette cacophonie n'est également pas sans répercussions sur la scolarité des élèves du lycée Ben Yahia. Le bloc des salles de cours de cet établissement longe, sur plusieurs dizaines de mètres, l'artère servant de lieu de stationnement des bus, que seul un trottoir, de moins de deux mètres, sépare des classes.
Les cris des receveurs et les klaxons des véhicules se confondent ainsi au quotidien au grand dam des lycéens et des professeurs. Et comme si ces atteintes à l'environnement ambiant ne suffisaient pas, la station, en l'absence de tout contrôle, a fini par empiéter sur des espaces ne faisant pas partie de sa superficie. Les transporteurs ne se gênent plus d'utiliser ces espaces comme point de ramassage des usagers pour éviter d'aller vers leurs arrêts réglementaires, lesquels sont d'ailleurs désertés par les usagers, surtout aux heures de pointe. Des foules considérables se forment ainsi en dehors de la station pour guetter les premiers bus. Des scènes d'un autre âge se produisent et offrent, généralement, de belles occasions aux jeunes délinquants, qui ne se gênent pas, dans ce brouhaha, de délester les femmes de leurs objets de valeur. «Un jour, en essayant de monter dans le bus, on m'a volé mon téléphone portable, si cet état persiste les conséquences risquent d'êtres encore plus graves», témoigne une jeune universitaire.
Une situation qui devient insupportable
Effectivement, il suffit d'aller faire un tour sur les lieux, entre 16h et 19h, pour constater l'anarchie qui y règne. Des citoyens, des femmes et des jeunes filles dans leur majorité, se retrouvent à chaque fois obligés de se dépasser pour prétendre disposer d'une place et rentrer chez eux. «Cette situation est devenue inacceptable. Je suis souvent obligée de rentrer tard. Je suis contrainte de poiroter ici, sans aucune sécurité et on ne peut même pas prendre un taxi, puisque on refuse de desservir certaines cités lors des heures de pointe. On n'a plus le choix car le transport à Skikda est devenu un véritable cauchemar», déplore une mère de famille. Pour connaître le point de vue de la direction des transports, nous avons tenté de nous entretenir avec la première responsable du secteur.
Au secrétariat, où on s'était étonné déjà de notre démarche, on nous a laissés attendre plus d'une heure, avant que la directrice daigne accepter de nous recevoir, non pas pour répondre à nos questions, mais plutôt pour nous dire ceci: «Ecoutez, vous êtes journalistes et vous deviez savoir que vous ne pouviez pas venir à l'improviste. Pour que je réponde à vos questions, il faut prendre attache avec le chef de cabinet du wali qui instruira le chargé de la communication, lequel, à son tour, me contactera pour convenir d'un rendez-vous à vous accorder.» C'est à croire que la directrice continue de vivre à l'époque de l'ancien wali qui, à l'époque, avait instruit les responsables de l'exécutif d'éviter de faire toute déclaration à la presse. A notre connaissance, du moins on le croit, l'actuel wali a déclaré, lors de sa rencontre avec la corporation, que toutes les portes étaient ouvertes pour collecter l'information. A moins que la direction des transports soit une entité à part.




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