Algérie

Une sombre image



Echec - Le mouvement associatif algérien peine à s'imposer sur la scène nationale comme une force de proposition.
Sans stratégie ni plan d'action préétabli, l'action des associations activant sur le terrain demeure très timide et loin de satisfaire les besoins d'une société en panne de repères.
Pour se faire un nom et occuper la scène médiatique, beaucoup ont choisi de s'engager dans la vie politique.
«Elles sont présentes dans tous les domaines d'activité. Mais leur influence reste en deçà du niveau requis», ce qui explique «leur incapacité à mobiliser de larges catégories de la société», selon le sociologue Nacer Djabi. Pour lui, cela peut s'expliquer par le fait que les précurseurs du mouvement associatif «ne jouissaient d'aucune expérience dans le domaine de l'action associative».
Il tient à rappeler à cet effet la genèse de ce mouvement qui a été créé dans une «étape difficile de l'histoire du pays qui a affecté tous les aspects de la vie et toutes les composantes de la société».
Une réalité qui vient se greffer à une problématique qui, 50 ans après l'indépendance, perdure. Il s'agit du système politique adopté par nos dirigeants qui, pour un contrôle plus étroit des associations, les maintient dépendantes financièrement.
Cet état de fait a transformé ces entités en comités de soutien à la politique socio-économique des pouvoirs publics les privant de toute liberté d'action. Dans cet environnement peu propice à une activité associative saine et de qualité, tout semble permis pour gravir les échelons du pouvoir et maintenir ses intérêts personnels. A ce propos, notre sociologue estime que ces comportements intolérables ont terni l'image de l'associatif qui ne peut plus se vanter du rôle qui lui est dévolu, à savoir celui de «médiateur entre le citoyen et les différentes instances de l'Etat».
Dans ce même ordre d'idées, Ahmed Adimi, professeur à l'Université d'Alger, affirme que «les associations en Algérie ont dévié de leur véritable vocation à partir du moment où elles se sont impliquées dans des activités politiques bien que la loi interdise ce procédé». Il est temps, dit-il, de passer «à la dissolution de toutes les associations qui exercent une activité politique et celles qui n'activent pas sur le terrain».
Une situation déplorable dit Nacer Djabi qui appelle au «changement des pratiques au sein du mouvement associatif et la consécration de la démocratie notamment à travers l'alternance à la présidence de l'association qui ne doit pas être considérée comme un domaine privé ou familial». Pour se réapproprier leur rôle initial, les associations devront également «se rapprocher du citoyen et se mettre à l'écoute de ses préoccupations tout en essayant de le convaincre de leurs objectifs», ajoute M. Djabi avant de revenir sur l'importance d'accorder à ces organisations plus de liberté. Ce qui ne peut se faire qu'avec l'amendement de certains articles liés à ce mouvement.
Il reste à dire que la législation, la nature du système politique algérien, le manque d'une culture associative ainsi que l'infiltration du monde associatif par certains opportunistes sont autant de facteurs qui ont contribué à la disparition de la plupart des associations.


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