Algérie

Une solution russe pour les présidents et rois arabes


Zoom sur la Russie: 50 ans après avoir lancé son Spoutnik inaugurant l'espace pour le reste de l'humanité, ce pays propose une solution inédite au problème de la succession politique dans la planète d'Allah. Présidents et rois du monde musulman et de son noyau le plus sourd, le monde arabe, avaient jusque-là le mauvais choix entre amender outrageusement des constitutions que personne ne respecte, tant on les change comme des sous-vêtements, la solution des mandats indéfinis même au prix du ridicule, la solution de « l'appel du peuple qui supplie le leader », comme pratiquée par le président du Yémen, ou la solution du fils héritier comme le feront le Kadhafi et le Moubarak. Il y avait aussi la formule de « je n'arrive pas à mourir et donc je reste où je suis » pratiquée par Saddam, celle du « ça appartenait à mon père qui me l'a donnée » pratiquée par tous les rois arabes du Maroc à la Jordanie, celle du « c'est Dieu qui nous l'a donnée » soutenue par la famille Saoud, celle du « le premier qui réclame, je le Tunisie » favorite en Tunisie et celle du « je serai là en 2009 mais je ne sais pas comment ni si c'est vrai » en vogue en Algérie. Coincés entre l'Amérique qui les veut mais les veut contradictoirement démocrates et utiles, faisant face à leur peuple qui se confond de plus en plus avec la foule qui menace, obligés de lutter contre l'islamisme en restant musulmans aux yeux de leurs conservateurs, de relancer l'économie libre en refusant ses conséquences multipartisanes et de regarder l'avenir en regardant le miroir, les présidents arabes ont donc longtemps souffert de perplexité et d'angoisse intime avant qu'encore une fois, la Russie, ce pays qui a réussi Poutine mais a raté le communisme, ne leur montre la voix avec une formule délicieuse: « partir en restant ». Selon les dépêches d'agence d'hier, le président russe Vladimir Poutine, en annonçant qu'il présiderait la liste de son parti aux législatives de décembre, pourrait devenir Premier ministre en 2008 et président quelques jours après sans déranger la loi. Une solution admirable sous l'équation « partir en restant » selon une formule de la presse russe. La solution étant très simple: démissionner, prendre la tête du parti du Pouvoir, se faire élire soit président du Parlement, soit Premier ministre et donner le temps au temps avec un faux président de quelques heures qui sera démissionné quelques heures après pour permettre à Poutine de reprendre la présidence sans enfreindre la constitution ni la violer en 2008. La formule géniale, comme la roue dans les époques carrées, fait déjà débat dans les médias du monde entier et provoque des réactions divergentes. Avis donc à l'Algérie qui reste encore coincée entre la polémique sur un bulletin de santé, une formule de prolongation du 2ème mandat jusqu'en 2011 par un amendement formel de la loi fondamentale et la rédaction d'une nouvelle constitution sur mesure.
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