Algérie

Une solution qui tarde à venir


En plus de l’idée d’implanter la gare routière au niveau de la plage la baie des Jeunes Filles, unanimement rejetée par la population, la délocalisation des bus desservant la ligne Collo-cité Rammoul du stationnement de la cité Bouatit à celui de la cité Chetti a provoqué le mécontentement des gens. Pourtant, il suffit de tendre l’oreille et d’agir avec rationalité pour éviter un tel débat et une telle perte de temps !Après le déficit moyens de transport des voyageurs des années 1970 et 80, Collo est confrontée, aujourd’hui, à une forte croissance de l’offre constatée depuis la fin des années 1990. Le boom du marché des transports des voyageurs est en passe de devenir un malheur pour la cité au lieu de faire son bonheur. L’axiome selon lequel le sort d’un territoire est déterminé par la qualité de son management et non par les moyens disponibles se vérifie encore une fois. À Collo, capitale du massif forestier, le débat sur le transport dure depuis 20 ans et toujours pas de solutions. Pire, au départ, seule la régulation du transport inter-villes (Skikda, Constantine, Annaba et Alger) posait problème. Aujourd’hui, même la gestion des navettes au sein de la commune ne fait plus l’unanimité.
Aux dénonciations, pas toujours bien intentionnées certes, se succèdent les pétitions, le tout dans un paysage démuni d’une vision stratégique. Avant le boom qu’à connu le secteur des transports des voyageurs, Collo vivait une véritable crise. Au  début des années 1990, la région de Collo n’était desservie que par 4 bus au maximum et dans les meilleures situations. A cela s’ajoutaient une vingtaine de taxi. Le déficit était tel que beaucoup d’étudiants de la localité faisaient, durant le début des années 1980, le trajet Constantine-Collo, soit 100 km, à pied sur deux jours de suite.
Aujourd’hui, trois décennies après, les données ont changé et l’offre des sièges est sensiblement supérieure à la demande. Du coup, aussi bien la collectivité que les professionnels du secteur se retrouvent, depuis quelques années, devant un double problème. Le premier est la gestion du plan de circulation, le second est le risque de faillite pour certains opérateurs que sont les taxi.
La localisation de la future gare routière ne fait pas l’unanimité parce qu’il y a deux tendances. La première avancée par les élus locaux, la seconde par les populations.La première prévoit d’implanter la gare sur le site du front de mer, soit à l’entrée de l’avenue Bechiki du côté du stade Saouli, et la seconde, au fond du boulevard, du côté du cimetière de Aïn Edoula. Les deux emplacements sont localisés à la plage la baie des Jeunes filles en plein centre-ville. Les anciens locataires de l’hôtel de ville avaient choisi le stade Saouli. Face à l’opposition justifiée des riverains et la compréhension de l’ex-P/APC intérimaire et l’adhésion du wali, le choix fut abandonné. Les nouveau locataires viennent de proposer un site plus loin de 800 mètres, soit au bout du front de mer, à l’entrée du cimetière Aïn Edoula. L’opposition citoyenne est toujours présente, car elle est motivée, nous dit-on par le principe même. Ce dernier est simple et clair. Une gare routière, réalisée en 2008, doit bénéficier des expériences antérieures. Donc, elle peut être implantée n’importe où sauf à côté d’un cimetière, sur le fond de mer, en plein centre-ville et sur une poche foncière urbaine réduite est non extensible. La seconde approche plaide pour l’implantation d’une méga gare à Teleza, sur la route menant vers Skikda, Annaba, Constantine, et la partie est du massif. Evitant ainsi aux bus d’entrer en ville et, par ricochet, aider les taxis, à moyen termes, à se redéployer sur les navettes gares-Collo centre. Selon les défenseurs de cette option, la région de Teleza dispose d’un important réservoir foncier, d’un relief facile et seul un POS (plan d’occupation des sols), en attendant la révision du PDAU (plan d’aménagement et d’orientation urbaine), réglera l’affectation des terres privées de l’État.
En effet, la majorité de ces terres sont propriétés des domaines publics ce qui évite le recours aux expropriations des particuliers. La population attend à ce que la question soit réglée le plus rapidement et dans la sagesse pour plusieurs raisons. Sans une économie de transport fiable, Collo perdra sa place de capitale du massif et pour d’autres localités telle que Tamalous ou encore el Milia dans la wilaya de Jijel.
Les plus grands sauts réalisés par l’humanité dans l’industrie du tourisme se sont fait, après les congés payés, à la suite de grands événements liés à l’économie du transport. Collo peut en profiter pour se réapproprier sa place sur le marché régional comme il peut la perdre. La concurrence est rude. Dès le 15 juillet prochain, les plages de Jijel, Skikda et Annaba seront desservies, depuis Constantine, par les auto-rails, des trains rapides et confortables. Collo et son massif sont une région enclavée dont l’économie créatrice d’emplois est au ralenti. Par contre, des villes proches comme Skikda, Constantine ou Annaba connaissent un grand essor du bâtiment, entre autres. Les jeunes de Collo se retrouvent, ainsi, mal lotis pour décrocher des emplois dans ces villes à causes de l’hébergement. Un transport développé permettra à cette main-d’œuvre locale d’être plus mobile, à moindres coûts, donc compétitive.
Le transfert des microbus reliant Collo- ville à la cité Ramoul n’a fait, lui aussi, que des mécontents. En fait, la majorité des habitants de cette nouvelle cité sont des ex-résidants de la ville auxquels de nouvelles habitations ont été affectées, il y a quelques années, à la cité Ramoul. Une étude, même sommaire, qui aurait pris en compte la dimension sociale, aurait évité une telle décision de délocalisation de  l’ex-stationnement de la cité Bouatit à la cité Chetti.
Les Colliotes attendent un large débat sur la question de la future gare routière. Ils ne comprennent pas qu’au lieu des études sociales et technico-économiques sérieuses, on recoure à des sondages virtuels sur le net, et depuis la France, par des gens qui n’ont rien à voir avec les sciences humaines, l’économie du transport ou encore les statistiques. “Ce n’est pas parce qu’on est un immigré on peut se permettre de désacraliser des sciences avec leurs lois et fondamentaux”, s’écrient certains Colliotes désabusés de voir les problèmes de la cité se traiter par le net et par des gens qui n’y vivent que l’espace des vacances.
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