Algérie

Une solution miraculeuse contre les émeutes



Saufau siège de la Présidence à El-Mouradia, il n'y a pas un seul endroit de laRADP qui n'a pas connu son émeute. Est-ce vrai? Un peu. Même la Présidence aconnu l'émeute en janvier 1992 et Chadli peut le confirmer. Du coup, la grandequestion: comment éviter que la chose n'arrive avant, pendant et après? Deuxsolutions connues. 1° - démocratiser vraiment, laisser le bon peuple voter etchoisir ses élus comme il a droit de choisir ses pantalons et laisser le bonpeuple sanctionner les dérives par les urnes et pas par les pneus. Mis enconfiance, le bon peuple ne cassera pas tout mais seulement les coupables, lesvoleurs et les corrompus. La colère sera traitée par les associations, lesdialogues, les élections et les partis politiques. 2°- Laisser les émeutiersfaire leurs émeutes même pour rien, leur taper dessus très fort au point où ilsne songeront plus à recommencer, arrêter leurs meneurs, négocier au prix fortla libération de leurs détenus, les doubler par de faux notables, une faussesociété civile, de fausses revendications et répéter qu'il s'agit demanipulations marocaines, sénégalaises ou américaines. Les règles de lapréséance et la loi du plus fort ne pouvant laisser faire la seconde solution,et le mode alimentaire du système ne pouvant laisser faire la première, lesémeutes continuent donc à remplacer, en Algérie, des communes par des carcassesbrûlées, des édifices publics par des ruines et le dialogue par des échanges decoups et de factures. Du coup, aussi, l'urgence impose la recherche d'unesolution urgente. Celle-ci, comme le reste de ce que l'on mange, pense,condamne, rejette ou imite, nous vient d'ailleurs, de l'Espagne cette fois-ci.  A Madrid, des ultra-stressés se sont vuoffrir un hôtel programmé pour la démolition pour assouvir leur besoin légitimede tout casser. Ils ont été ainsi huit à être sélectionnés pour saccager, mardidernier, de toutes leurs forces, vingt et une chambres d'un hôtel du centre deMadrid, en passe d'être rénové, rapporte l'AFP. Un Argentin du lot expliqueraqu'il ne regrette rien du déplacement en ajoutant que «ça vaut 15 ans dethérapie!». Un autre, présenté comme timide au début, chômeur de 26 ans, s'estpeu à peu déchaîné en combinaison blanche, protégé par un casque, des gants, unmasque et des lunettes, s'attaquant à la salle de bain à coups de marteau, puisà la télévision, aux armoires, avant de lancer une chaise sur les murs pourbriser tous les tableaux. Comme un bon Algérien coincé entre les CRS et sapropre commune, le jeune homme expliquera qu'il se sentait «très stressé» etsouffrait de «perte de cheveux et de maux d'estomac», comme cela se passe àAïn-Coup-De-Pieds chez nous. Un autre, informaticien espagnol de 32 ans,ajoutera même, après avoir cassé son quota, «je veux en détruire encore plus»,dans un nuage de poussière, en sueur mais le sourire jusqu'aux oreilles.  En Algérie, cela peut donc donner le mêmerésultat heureux en mettant fin au cycle ouvert des émeutes enclenché depuis lafin du terrorisme et le début du vide. Le pays étant, à la fois, à moitié àconstruire et à moitié à détruire, cette méthode peut assurer le retour à lapaix sociale par fatigue physique sans gêner ni les Chinois ni l'Allianceprésidentielle ni la relance, créer de l'emploi sans les salaires qui vontavec, aider à déblayer les chantiers des vieux bâtis, remplacer la politique etle multipartisme par des destructions encadrées par l'Etat, nous garantir unegénération d'hommes calmes et sereins et nous éviter de voir des communesentières réduites en cendres pour n'importe quel prétexte.  Avis donc au gouvernement de Belkhadem: avantde distribuer des logements, de reléguer une équipe sportive, de «couper» l'eauou l'électricité, de distribuer des locaux, songez à fournir des carcasses àcasser pour la moitié mécontente du peuple et à en vider la colère par desdestructions thérapeutiques organisées mais en surveillant les organisateurspour que les marteaux ne servent pas à régler des comptes. Comme depuis lecongrès de la Soummam.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)