UNE SOCIETE CIVILE SANS VISAGE

Il est de plus en plus question ces derniers temps de société civile sans que l'on sache exactement et dans la clarté les contours de sa représentativité et d'où elle tient sa nature et son nom. Des réunions officielles nationales et locales sont annoncées tous les jours ici et là indiquant la présence d'une représentation populaire non identifiée censée porter la parole et l'engagement citoyen sans que l'on sache d'où elle a acquis une quelconque procuration certifiée. Bien que la loi et la réglementation soient très nettes, sur le terrain la pratique et l'évolution de ce qui est dénommé «société civile» sont souvent dénaturées par l'opportunisme flagrant de faux représentants spécialisés dans la rapine et dont l'art se limite à piquer les assiettes et à hanter les cimetières. A tout le mieux, elle a excellé à manifester sa disponibilité pour applaudir au verbe démagogue pour en tirer des dividendes. On l'a vu dans un passé récent, une grande partie de ces délégués autoproclamés se prosterner devant des portraits officiels pour justifier leurs présences et s'offrir à la risée générale.A juste raison cependant, le président de la République vient d'insister sur le rôle indispensable que doit jouer la société civile dans la prise en charge des problèmes du pays. Cette volonté ne lui est pas particulière et la nécessité d'engager la responsabilité des populations pour l'essor et le développement des sociétés s'impose d'une manière universelle. Mais cette nécessité ne peut en aucun cas se contenter de laisser rôder une négative forme de piratage qui a rendu de bien mauvais services au pays avec la complicité de gouvernants qui n'avaient cure que de se voir caressés dans le sens du poil dans un enthousiasme débile et déluré.
Une décantation saine et réfléchie doit être impérativement opérée pour que seul l'intérêt du pays doive compter et pour que les cupidités individuelles soient contrecarrées afin de permettre à la bienséance et au patriotisme désintéressé de se mettre en lumière. Fort heureusement Tebboune n'est pas dupe et son intention affirmée est de s'écarter d'un esprit malsain qui a présidé jusqu'ici.
Annoncée sans réserve, la mue profonde des institutions doit s'investir dans ce volet essentiel dans la vie future du pays.