Algérie

Une situation politique et sanitaire délicate



Tunis, Mohamed Kettou
Au moment où le pays lutte de toutes ses forces pour endiguer le fléau de la Covid-19, marquée, ces derniers jours, par une progression géométrique du variant Omicron, les détracteurs de Kaïs Saïed ont choisi la date symbolique du 14 janvier (départ définitif de Ben Ali), pour manifester leur désaccord avec le président de la République.
En effet, plusieurs partis politiques (Ennahdha en tête) devaient prendre part, ce vendredi, à une manifestation de rejet des décisions prises par Kaïs Saïed depuis le 25 juillet dernier. Cependant, ils n'ont pas pu atteindre leur objectif pour démontrer leur force face à Kaïs Saïed. Le ministère de l'Intérieur avait pris le devant en verrouillant tous les accès à l'avenue Bourguiba, lieu de choix des manifestants.
Toutefois, organiser une telle manifestation n'est pas sans danger au plan sanitaire. C'est favoriser la progression de la Covid-19 sous sa nouvelle forme. A ce propos, et comme nous l'avions prévu dans l'une de nos précédentes éditions, les autorités tunisiennes se sont résolues à prendre des mesures drastiques pour renforcer la lutte contre la propagation du variant Omicron,qui fait des ravages dans le pays en délogeant le variant Delta. En application des propositions de la commission sanitaire, le gouvernement a décidé le retour - à partir du jeudi et pour deux semaines - au couvre-feu de 22h à 5h, le lendemain. Ce n'était pas la seule décision, puisque toutes les manifestations prévues dans les lieux publics ouverts et fermés sont annulées ou reportées. En outre, il sera procédé à un contrôle strict au niveau des frontières et à l'obligation du respect du pass vaccinal dans tous les lieux publics, y compris les mosquées où les prières du vendredi sont suspendues. La propagation du virus fait entrer, officiellement, la Tunisie dans la 5e phase de la pandémie, comme l'atteste, d'ailleurs, la grande affluence enregistrée dans les hôpitaux, où 112 patients sont admis en réanimation et 17 sont sous respiration artificielle, selon les chiffres fournis par le ministère de la Santé publique. Dans le même sens, le télétravail est aussi encouragé par le gouvernement. D'autant que le nombre des cas testés positifs ne cesse d'augmenter. Plus de 6 000 personnes ont été contaminées en 24 heures.
L'inquiétude vient, aussi, du milieu scolaire, où 4 mille cas ont été détectés. Cela a amené le ministère de l'Education à réagir en fermant une quarantaine d'établissements et bon nombre de classes. Toutefois, le ministère rejette l'idée de procéder à une fermeture totale de tous les établissements, et n'envisage pas un retour aux mesures prises et appliquées l'année dernière. Il n'y aura pas recours à l'enseignement par groupes, insiste le ministère qui appelle tous les enseignants à accepter la vaccination. Cependant, certains établissements ont fermé leurs portes sans attendre les instructions de la tutelle à laquelle s'oppose, fermement, le syndicat de l'enseignement du secondaire, celui-ci appelant à une suspension des cours durant deux semaines. Certes, les nouvelles mesures ont été dictées par la commission sanitaire de lutte contre la pandémie. Mais, au sein même de cette commission, les avis et les commentaires diffèrent, selon qu'on soit optimiste ou pessimiste. Certains praticiens considèrent que ces mesures demeurent insuffisantes et que seul un confinement sanitaire général est à même de venir à bout du virus.
M. K


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