Algérie

«Une simple opération de diversion», selon les détracteurs de Baâdji


L'actuel secrétaire général du parti du Front de libération nationale veut, visiblement, imiter un de ses prédécesseurs à la tête du vieux front au pouvoir, Djamel Ould Abbès en l'occurrence, en décidant de s'attaquer à l'épineux dossier des biens du parti, squattés.M. Kebci - Alger (Le Soir) - Abouelfadhl Baâdji a tout récemment mis sur pied une commission chargée de faire l'inventaire et de régulariser les biens du parti. En plus des biens que le parti a perdus dans le sillage de la brèche démocratique de février 1989, il est également question d'autres biens squattés par des caciques du front ; mettant, notamment, à profit, les périodes de «troubles juridiques» que le vieux front a enregistrées, notamment en 2003.
Une démarche que l'un de ses prédécesseurs à la tête du parti avait initiée avant de l'abandonner. Ce que plus d'un au sein du FLN a tenu à mettre en exergue comme pour signifier que l'initiative de Baâdji «répond à bien des objectifs» autres que celui de faire l'inventaire des biens du parti dont Djamel Ould Abbès avait établi le listing en décembre 2016, quelques mois seulement après son intronisation à la tête du FLN. Il est vrai que «certains ex-responsables du parti ont transformé les sièges du front en habitations individuelles quand d'autres les ont carrément loués», affirmait, hier lundi, un député du FLN qui soupçonne le secrétaire général du parti de «simple diversion» à l'effet, expliquera encore notre source qui a requis l'anonymat, de «baisser la pression sur lui». Une lecture que partage un autre ex-membre du bureau politique qui, toujours sous le sceau de l'anonymat, estime que l'actuel secrétaire général ne fait que tenter d'«amuser la galerie», lui qui se sait sur un «siège éjectable». Certes, ajoute notre interlocuteur, «le dossier est autant sérieux que lourd surtout que le parti détient un patrimoine immobilier le plus significatif de tous les partis, mais la priorité est bien ailleurs».
Un patrimoine que Ould Abbès, qui avait, lui aussi, chargé l'ancien ministre des Finances, Mohamed Djellab, de la même mission d'inventaire, avait évalué, rappellent les deux cadres du FLN, à 10 sièges de mouhafadhas et 117 sièges de kasma squattés ! Des dossiers soumis à la justice et qui attendent, donc les verdicts y afférents.
«On sait ce qu'est advenu de cette commission que Ould Abbès avait installée», rappelle un de nos deux interlocuteurs. «Exactement le même sort de l'autre dossier auquel l'ex-secrétaire général avait promis de s'attaquer, à savoir la corruption avec l'achat des sièges parlementaires et des positions sur les listes électorales.»
Et à notre autre interlocuteur de rappeler, non sans ironie, «l'efficacité de cette lutte» menée par Ould Abbès, actuellement en détention, impliqué qu'il est dans de lourds dossiers de corruption dont, notamment, celui du marchandage de sièges parlementaires ! «Ne s'est-il pas engagé à rendre publics les résultats des enquêtes, promettant même de faire tomber des têtes '», affirme encore le député pour qui la démarche de l'actuel secrétaire général ne diffère en rien de celle entreprise par Ould Abbès.
M. K.
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