Intrigué par le déclin brutal et incompréhensible d'une grande civilisation
qui ne semblait pas menacé par un sort aussi pathétique, « une civilisation
mondiale, pluriethnique, multiraciale, internationale, et l'on pourrait même
dire transcontinentale. » (1) , Bernard Lewis , l'émérite spécialiste de
Princeton, gourou des faucons noirs de la maison blanche et Cassandre d'un
Armageddon entre barbus et golden-boys, essayera vainement d'abord d'expliquer
les motifs de notre ferveur à refuser le futur et ensuite de justifier toutes
les méfiances et les postures préventives et préemptives que l'occident doit
légitimement concocter à nous autres , flémards de l'évolution dont la présence
archaïque au monde représente une menace à la seule civilisation de droit divin
,celle à qui a été confiée la destinée manifeste : Guider l'humanité.
Nul ne peut nier la pertinence de cette problématique : nous sommes un
danger pour nous-mêmes et pour les autres. Le seul tort que l'on pourrait faire
au professeur et à tous les chiromanciens qui viendront après, c'est d'avoir
tout mis sur le dos de l'Islam.
Réfléchissons bien et demandons-nous ce que nous avons hérité de cette
satanée pseudo-décolonisation ? Est-ce, (et l'occident lui-même le reconnait
puisqu'il en est en partie l'artisan) de régimes théocratiques ou de simples
maffias qui ont accaparé des pouvoirs en jachère. Et au nom de quelle idéologie
ont-ils gouverné si ce n'est celle de la cupidité, les dictateurs de pacotille
qui se sont succédé à la tête de ces états piteux ? Est-ce l'Islam qui leur a
suggéré d'asservir leurs nations, de servir une politique néocoloniale basée
exclusivement sur la déprédation et la prébende ? Est-ce l'Islam qui leur a
suggéré de dilapider les richesses de leurs peuples et d'hypothéquer l'avenir
de leurs progénitures ? Est-ce l'Islam qui a installé
tous ces régimes véreux et sournois qui ont méticuleusement instauré la
mort lente de l'élite, la fuite des cerveaux, l'institutionnalisation des
braquages de banques, la divinisation de la corruption…les complots et les
liquidations physiques et intellectuelles?
Il ne me semble pas avoir aperçu en kamis, égrenant leurs chapelets et
caressant leurs barbichettes tous ces monarques qui seront décapités lors du
printemps arabe.
Beaucoup ne sont en réalité que de simples chenapans, amateurs de Whisky,
de belles femmes et avides de fortunes. Tous les courtisans qui s'agglutineront
autour de ces roitelets opteront eux aussi pour d'autres nationalités, éliront
domicile en dehors des terres d'Islam, en riches propriétaires d'appartements
cossus dans les plus beaux faubourgs des capitales occidentales, enverront
leurs enfants dans les plus prestigieuses écoles des « infidèles ». Ce serait
alors une gageure de continuer à penser que nous ne sommes pas prêts au
brassage culturel lorsque celui-ci s'avère aussi alléchant. Non ! Ce n'est
qu'une simple question de bonhommes aux appétits suicidaires.
« La plus grave parmi les paralysies, celle qui détermine dans une
certaine mesure les deux autres (sociale et intellectuelle), c'est la paralysie
morale…On ne voit plus qui que ce soit s'émouvoir d'une erreur, d'une faute.
Parmi les classes dirigeantes règne la plus grande quiétude morale. On ne voit
aucun dirigeant faire son mea culpa. »(2)
Toutes ces assertions pleines de bon sens assénées avec vigueur par ces
intellectuels s'appliquent en général à tous ces régimes fantoches qui, selon
les circonstances, manient avec une dextérité extraordinaire et dans un
syncrétisme étonnant : Islam, flibusterie, salafisme moderne, modernité
rétrograde, laïcité partielle et intermittente.
La question que s'est posée Bernard Lewis reste toujours d'actualité,
mais avec quelques variantes puisqu'il s'agira aujourd'hui de se dire avec le
même étonnement : Que va-t-il se passer ?
Les uns avec une tristesse et une nostalgie émouvantes et les autres avec
une indifférence révoltante, nous nous éloignons chaque année de ce 5 Juillet
mémorable où tout un peuple gorgé d'enthousiasme, de rage et d'espoir et dans
une ambiance féérique indescriptible avait réinvesti un territoire pensant se
réapproprier aussi facilement une histoire, une identité et des biens dont il
avait été sauvagement spolié. Cette journée de danse et de liesse générale ou
nationale était pour beaucoup enfin le signe d'une liberté qui consistait à
pouvoir finalement gambader sans brides par monts et vallées et sans
laissez-passer, sans avoir de compte à rendre ou survivre en épiant de manière
convulsive l'omniprésence de cet envahisseur/guetteur qui nous avait parqué
dans des enclos et qui avait soigneusement érigé des limites à nos désirs , à
nos pulsions , et à nos aspirations les plus naturelles ou les plus légitimes.
Nous voilà enfin en possession de cette volonté de puissance si attendue, mais
nous voilà aussi hésitants, perplexes et suspicieux dans nos choix et dans nos
certitudes. Méfiants et terriblement vindicatifs, possessifs et toujours
enclins à tendre la main pour étendre davantage notre pouvoir sur des choses,
des ombres, sur un espace, une idée ou une envie même fugaces, sur une
nécessaire idéologie qui légitimera et absoudra nos assauts, nos abus et nos
errances. Conquête, convoitise et cupidité : voilà ce que la liberté dissimule
le plus souvent à ceux qui la chérissent, mimétisme comportemental
préhistorique qui sera avec le temps habilement justifié par des logos que
notre savoir affuté s'arrangera par normaliser dans nos intellects et dans
notre habitus. Les uns parleront de droit divin tandis que les autres
invoqueront ce mystérieux droit naturel, ce à quoi la raison s'échine à donner
un sens et à fixer des contours plus ou moins immuables ou consensuels.
Les enclos et les limites ne sont pas toujours des signes d'asservissement,
ils peuvent être aussi une exigence d'ordre que tout progrès impose.
Abandonnés à nous mêmes, ployant sous une autodétermination en constante
gestation, nous déambulons à reculons vers une dimension en dehors de
l'histoire, en dehors du temps.
« Des êtres immobiles dans leur médiocrité et dans leur perfectible
imperfection deviennent ainsi l'élite d'une société morale d'une société où la
vérité n'a enfanté qu'un nihilisme. »
Immuables et imperturbables de manière splendide dans notre médiocrité,
voilà ce à quoi nous avons excellé si l'on se réfère au diagnostic sans
complaisance de Malek Benabi qui avait bien avant notre islamologue Bernard
Lewis prédit et diagnostiqué la tare de cet homme malade de l'Europe et du
monde.
« Qu'est-ce que les musulmans ont fait de l'Islam ? Voilà ce à quoi
Bernard Lewis nous incite à réfléchir, vraisemblablement pour déculpabiliser le
dogme et incriminer les secrétaires du bon Dieu.
En effet, la question posée en ces termes est plus pertinente que celle
qui consiste à dire : Qu'a fait l'Islam de ces gens ? La véritable pauvreté
n'est pas davantage celles des moyens matériels (Le monde arabe possède les
plus grandes richesses du monde) que celle d'avoir le courage et la volonté de
réajuster sa manière de questionner le monde. « En quoi nous sommes nous
trompés ? » ajoutera l'Islamologue.
Selon Malek Benabi « Le peuple algérien ne pourra ni comprendre, encore
moins résoudre son problème tant qu'il n'aura pas pénétré le mystère qui
enfante et engloutit les civilisations…il n'a encore fait le choix ni de la
méthode, ni du modèle.»
En effet comment l'esprit humain peut-il s'exonérer de ce terrible
questionnement qui sera à la base de toutes les révolutions, politiques,
économiques, scientifiques. On appellera cela la Renaissance, d'autres
parleront de rupture épistémologique, vecteur de toutes les prodigieuses
transformations déterminantes et fondatrices d'un progrès pérenne. «Le réel
n'est jamais « ce qu'on pourrait croire » mais il est toujours ce qu'on aurait
dû penser» (3) Malek Benabi précisera aussi que « La différence est essentielle
entre la vérité, simple concept théorique éclairant un raisonnement abstrait,
et la vérité agissante qui inspire des actes concrets… La vérité peut même
devenir néfaste lorsqu'elle ne coïncide plus avec les mobiles de la
transformation, mais avec les alibis de la stagnation individuelle et sociale.
»
Il me tient énormément à cÅ“ur de rappeler que tous ces griefs dirigés
contre la civilisation musulmane doivent être appréhendés avec beaucoup de
prudence et de réserve. C'est certainement au niveau de cette aire
civilisationnelle géo-localisée par Samuel Huntington et Bernard Lewis que ce
fléau de la décadence mentale subsiste, Il serait toutefois plus judicieux
d'identifier les coupables en se référant pour le moment plutôt à leur
appartenance ethnique que par la religion à laquelle ils prétendent appartenir.
Tous les dirigeants arabes ou africains qui jusqu'à présent et après un
demi-siècle d'indépendance ont régné avec autant de bassesse, n'ont agi que
sous l'inspiration d'une dialectique qui ne leur a jamais été dictée par une
doctrine religieuse quelconque. Ils ne furent que de piètres pantins, de
simples arabes, maghrébins, africains ou tout simplement des autochtones qui
ont obéi à leurs pulsions, à leur soif de pouvoir, victimes de la cécité et de
la folie que ce pouvoir provoque lorsqu'il est absolu. Ne corrompt-il pas
absolument ? Il me semble que Montesquieu parlait de l'homme tout court sans
référence à son appartenance religieuse.
Cette civilisation islamique , et ceux qui prétendent la réinstaurer , la
revivifier ou la transformer en zombie qui déambule sur le globe en terrorisant
les bonnes gens n'a hélas eu que des apprentis sorciers qui ne font que la
discréditer davantage , ainsi l'islamisme politique , selon Gilles Kepel , «
témoigne de l'échec éthique d'un modèle devenu désormais un moment historique
daté , dépassé et rejeté , et non plus une utopie porteuse d'avenir »(4)
Ce que Gilles Kepel et tant d'autres ignoraient jusqu'à l'avènement du
printemps arabe , c'est que , de toute évidence , cet islamisme là , tel qu'il
a été crée et induit par d'autres forces multiples , imperceptibles et obscures
, n'a jamais prétendu représenter une « utopie porteuse d'avenir » , cette forme
d'islamisme a toujours prôné son intemporalité pure , intégrale et virulente.
Pour confirmer encore une fois, les douloureuses vérités de Bernard
Lewis, nous aurons encore une fois mais avec plus de précision significative
l'avis de l'islamologue Olivier Roy qui dira que : « Le sens de la révolte
n'est pas la réalisation de l'utopie mais de faire tomber l'illusion et les
illusions du pouvoir »(5)
Lors du renversement du Schah, loin d'être dupe , le philosophe Michel
Foucault était convaincu que ce mouvement (défini comme Islamisme politique)
n'avait pas une vision d'avenir cohérente et intégrable dans le monde moderne ,
néanmoins il fut étonné par la singularité de ces naufragés de l'histoire dont
le comportement et le mode de pensée ne peuvent figurer dans les paradigmes de
la culture occidentale. Néanmoins, ce sont moins les ambitions de ce «
mouvement » qui ont subjugué Michel Foucault que cette déconcertante aptitude à
s'afficher tout simplement comme « négateur de la politique, une force qui
déconstruit, ignore, refuse, sape, invalide, délégitime le pouvoir. »
Ce que Olivier Roy et Gilles Kepel traduisent si brillamment en parlant
de cet Islamisme convulsif, condamné à de piètres rituels improductifs et
dangereux, sommes-nous surs que nous ne pouvons l'imputer qu'à cet Islam
obsolète, anachronique et pernicieux ? Nos autres formes de pouvoirs qui ont
qui ont indécemment squatté le politique et prétendu régner au moyen de valeurs
plus solubles dans la démocratie, plus fréquentables, adoubés par un occident
retors, n'ont-ils pas eux aussi reproduits des rituels aussi nocifs et pires
encore.
« L'homme malade de l'Europe a été confié à des médecins plus attachés à
bien le faire mourir qu'à lui redonner vigueur et prospérité »(6) Le monde
arabe figure parmi les plus corrompu au monde et les plus nonchalants en
matière de développement humain, Amnesty International a bien précisé que
c'était le monde arabe qui était le plus corrompu et non la civilisation
musulmane.
Des dizaines, voire des centaines d'intellectuels se sont relayés pour
conclure que l'Islam n'a jamais cessé de démontrer son incapacité à s'adapter
au temps, à la modernité, à la laïcité, à la démocratie et à son humanisme qui
illumine le monde et préserve l'humanité.
Nous nous distinguons par notre altière détermination à subsister comme
des reliques ou des artefacts, piégés dans le passé n'ayant pour seul mérite
que ce maigre pouvoir de susciter en boucle nostalgie et faux espoirs. Comme s'il
y avait « Un gêne de L'Islam », pour reprendre la formule ironique d'Alain
Gresch(7) qui nous maintiendrait malgré nous dans cet état de servitude.
Cette coupe du monde m'a fait penser à ces expositions universelles au
cours desquelles l'empire colonial donnait l'occasion au monde de venir
fantasmer sur une autre forme d'humanité atypique, bigarrée, exotique,
pittoresque mais toujours subalterne.
Il est certain que nous aurons furtivement chapardé un certain triomphe,
une certaine gloire mais dans un monde virtuel, ludique et terriblement
insignifiant. Car, mêmes vaincus et déshonorés dans l'arène, l'empire colonial
récupérera aussitôt ses positions hégémoniques sur ce monde réel qui lui sert
d'échiquier. Une fois cette brève et complaisante copulation assumée et
consumée entre Dieux et autres mutilés de l'histoire, les premiers regagneront
leur olympe tandis que les innombrables autres estropiés mentaux retourneront
pitoyablement à leur passé inamovible et à leurs vulnérabilités vernaculaires.
Les enclos et les limites ne disparaitront jamais même si le temps d'une
farandole, les uns rêvent de grandeur sous le regard amusé de ces puissances
tutélaires accoutumées à déceler au fond de nos âmes perfides cette fébrile
tentation à vouloir briser nos enclos, enjamber des années lumières pour
essayer vainement de combler des abysses d'insuffisances et pénétrer par
effraction tels des intrus dans un monde sans avoir compris que la nature n'a
pas arbitrairement exigé des cycles et des processus tels que celui qu'elle
fixa à la chrysalide. C'est toujours le labeur et le temps qui font éclore la
grandeur et la beauté.
Qui n'a pas vu ce chef d'Å“uvre de James Cameron, le « Titanic ». Ce n'est
pas l'histoire d'un bateau que l'on a cru insubmersible et qui avait rendez-vous
avec un iceberg insignifiant qui dérivait depuis des dizaines d'années. C'est
surtout l'histoire de toute l'humanité, avec ses enclos, ses classes et ses
limites étanches, des promesses de liberté et d'affranchissement. L'illusion
qu'un gueux peut convoiter une reine. C'est aussi l'histoire de joie et
d'insouciance. De destins qui s'entremêlent et se démêlent. C'est l'histoire de
tragédies et de naufrages que seule l'humanité a ce pouvoir d'étaler à la face
du monde et du bon Dieu.
Sous l'effet de cet air marin enivrant qui injecte dans votre âme
désenchantée cette impression de liberté même illusoire, envouté par les
hypothétiques promesses d'un amour impossible mais enchanteur, un va-nu-pieds
de troisième classe, désireux à sa manière de prendre sa revanche sur un monde
impitoyable montera sur scène : intrépide, les bras en croix sur la proue du
paquebot , il clamera à la face d'un cosmos indifférent: « Je suis le roi du
monde. ». Il finira quand même transis, gelé et englouti. Quel symbolisme dans
cette majestueuse bravade. Nous aussi, nous avons comme çà des moments étranges
pour hurler que nous sommes les rois du monde. On tapisse avec des drapeaux nos
façades le matin et on les retire en catimini à la moindre rebuffade .On ne
devrait pas décrocher le drapeau à chaque déculottée. Un drapeau n'est un ni un
pot de fleur, ni une antenne de parabole, accessoire trompe l'Å“il ou bilboquet
parmi tant d'autre que l'on niche quelque part dans un balcon, pour un jour,
pour un soir. C'est dans les cœurs que les drapeaux se hissent, se gravent, se
figent pour l'éternité, dans l'adversité comme dans le bonheur.
Dans des stades, les vrais rois du monde nous donnent cette occasion
inespérée de les côtoyer à armes et à dignité égales, nous aurons même
l'opportunité des les vaincre, néanmoins c'est le maximum que le destin est
charitablement disposé à nous concéder. Rêver et jubiler dans des cirques, dans
des manèges, dans des foires.
What went wrong ? (Que s'est-il passé ?). Alors, finalement, je répondrais à la question du
célèbre professeur Bernard Lewis : Il ne s'est rien passé depuis 5 siècles et
Il ne se passera rien du tout. Nous allons nous rabattre sur le gaz de schiste,
l'énergie solaire ou je ne sais quelle autre énergie non renouvelable dont
regorge ce prodigieux Sahara qui ne cesse pas de nous étonner. J'ignore si
c'est le Diable qui nous a à la bonne ou si c'est le bon dieu qui essaye de
nous jouer de mauvais tours.
Les dommages liés à la fracturation hydraulique sont le cadet de nos
soucis tant que ca rallonge le sursis de notre survie. Que le citoyen se
rassure, tout va bien et dans le meilleur des monde, le gaz de schiste nous
rendra encore plus heureux, plus confiants et moins terrorisés face à ce foutu
destin qui exige de nous d'être autre chose qu'un pays rentier en villégiature
dans le monde.
«La civilisation n'est pas un entassement, mais une construction, une
architecture.» dira Malek Benabi. l'éminent cancérologue, le Dr Philip A. Salem
(chercheur au Centre Salem Oncology et à St Luke's Episcopal Hospital, à
Houston.) fera les mêmes remarques terriblement récurrentes et offensantes au
sujet de notre incorrigible propension à tout importer clé en main, tout ce qui
est consommable sur la planète, y compris les idées.
Mr Messaoud Amraoui, Chargé de communication de l'Union nationale des
personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) nous confiera à propos de
notre école que beaucoup d'élèves arrivent au CEM sans savoir lire, écrire ni
compter.(8)
Le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de
l'éducation et de la formation, Boualem Amoura, Dans une lettre adressée à la
ministre de l'Education Nouria Benghebrit, annonce ce qui suit : « Aujourd'hui,
nous produisons des analphabètes trilingues dépourvus de raisonnement et de simples
notions de base de la logique». L'école est victime d'un «abrutissement et d'un
bourrage de crâne qui a généré une violence et une médiocrité dans la société
algérienne que personne ne pourra corriger», «Sans un système éducatif
performant et compétitif, sachez que l'Algérie sera toujours à la traîne parmi
les pays du tiers monde à jamais. »(9)
« Des masters incapables de lire couramment un texte », c'est ce que nous
dira aussi le Dr Derbala Ali. Docteur d'Etat en mathématiques et Maître de
conférences à l'Université Saâd Dahlab de Blida. «Des masters incapables
encadrés par des profs au rabais… C'est une honte pour l'Université algérienne…
La majorité des étudiants du LMD ne sont même pas du niveau le plus médiocre.
»(10)
Quant au Professeur Khaoula Taleb-Ibrahimi, elle n'est pas plus élogieuse
quant à l'état des lieux, de ces lieux de savoir, elle dira : « Nous voyons
fleurir à l'université des comportements totalement étranges. L'université doit
former des cadres de la nation qui seront capables de relever les défis du
monde actuel, en travaillant sur la compréhension de la société et en
accumulant un capital de connaissances sur le pays et sur le monde. Elle doit
être non pas une tour d'ivoire, mais plutôt une tour de vigilance. Le système a
mené le pays à l'impasse Il n'a engendré avec la permissivité des pouvoirs
publics que des droits même non mérités. »(11)
Et pour clore cette litanie d'anathèmes, nous entendrons le Professeur
Chemseddine Chitour, dans un doux réquisitoire évoquer avec cette pudeur qu'on
lui reconnaît « La corruption et le plagiat : Une performance de l'Université
algérienne »(12)
J'ai beau retourné la Question de Bernard Lewis dans tous les sens,
cherchant vainement à me persuader que ce n'est qu'un Juif de plus, menteur et
manipulateur, je débouche constamment sur le même diagnostic, le même qui
depuis des siècles, nous claironnent ceux qui nous haïssent comme ceux qui nous
aiment. Ce ne sera donc comme dira cet islamologue hébreux et pourquoi pas sioniste
«qu'en unissant leurs talents, leur énergie et leurs ressources dans un même
élan créatif, que ces peuples pourront de nouveau faire du Moyen-Orient ce
qu'il était dans l'Antiquité et au Moyen Âge, un haut lieu de civilisation. Le
choix leur appartient»(13)
* Universitaire
Références :
(1) Bernard Lewis , Islam
(2) Malek Benabi , Vocation de l'Islam
(3) Gaston Bachelard, La Formation de l'esprit scientifique
(4) Gilles Kepel , Jihad , Expansion et déclin de l'Islamisme.
(5) Olivier Roy « L'énigme du soulèvement » Foucault et l'Iran, Revue
Vacarme, 2/10/2004
(6) Robert Mantran , Histoire de l'Empire Othoman.
(7) Bernard Lewis et le gène de l'islam, par Alain Gresh, Le Monde
diplomatique, août 2005
(8) El-Watan du 20.06.14
(9) El-Watan du 06-05-2014
(10) El-watan 08 janvier 2014
(11) El-Watan le 20.06.13
(12) Le Quotidien d'Oran du 26/06/2014
(13) Bernard Lewis, Islam
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Posté Le : 10/07/2014
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mazouzi Mohamed *
Source : www.lequotidien-oran.com