Algérie

Une si noble profession



Dans le message consacré à la célébration de la Journée mondiale de la presse, le chef de l'Etat a invité les journalistes algériens à mener opiniâtrement la «noble mission» de dénoncer «toutes les insuffisances» qui portent préjudice à la vie des citoyens et aux affaires de l'Etat. Le fait de souligner le rôle d'une presse nationale, confrontée à de sérieuses difficultés inhérentes à la baisse des ressources publicitaires, ainsi qu'à de notoires insuffisances et autres disparités de moyens généraux, en tant que source de «contrôle» et de «vigilance» face à l'action publique, constitue en soi un encouragement et une reconnaissance qui viennent conforter la tâche, généralement ingrate, des journalistes, surtout quand ils tentent, par-delà les propositions de «correctifs», de suggérer des enquêtes sur les manquements ou les carences constatées.L'exercice «honnête et sincère» de cette mission n'est pas toujours aisé, sans doute, comme l'est tout autant celui de la gestion des affaires publiques qui ne peuvent pas ne pas connaître, de temps à autre, des «erreurs» ou des «carences». Depuis deux décennies, il y a eu bien plus qu'un frémissement médiatique dans notre pays, en témoigne la floraison conséquente d'un grand nombre de titres de la presse écrite et l'émergence récente de plusieurs sites électroniques. L'apprentissage est en cours, et déjà on reconnaît dans certains d'entre eux la qualité et la générosité d'un esprit sain dans un contexte sain. Peu à peu, le paysage médiatique s'est assuré effectivement un rôle et une dimension à la hauteur des ambitions nationales, de sorte que la liberté de ton dans notre pays n'ait plus rien à envier à ce qui se passe dans des contrées aux traditions anciennes et résolument démocratiques. Combien de visiteurs étrangers n'ont-ils pas été étonnés par la tonalité et la vigueur de cette presse, évidemment insatiable quand il s'agit de sa liberté et de sa crédibilité, si insatiable parfois qu'elle en oublie les exigences de la déontologie la plus élémentaire! L'Algérie est, qu'on le reconnaisse ou pas, dans «le peloton de tête des pays qui respectent les droits de la presse», même s'il reste encore beaucoup à faire pour assurer aux journalistes, en tant que personnes, un statut tel que celui qui a pu exister voici deux décennies, en termes de droits comme en termes de devoirs. Mais pour cela, encore faudrait-il que la profession elle-même soit capable de se doter d'une instance représentative à même de revendiquer la résurgence de ce statut du journaliste professionnel. L'Etat, pour sa part, a agi dans le bon sens aussi bien pour dépénaliser le délit de presse que pour tenter de promouvoir un contexte médiatique capable de se hisser au niveau des aspirations et des défis internes et externes de la nation.
Car le premier devoir de la profession, en parallèle de la diffusion des informations, des idées et des opinions, sera toujours d'oeuvrer au respect des constantes et des droits des personnes, d'une part, ainsi qu'à la défense des intérêts supérieurs de la nation, d'autre part. Et, sur ce plan, l'exemple a bien été donné par le sacrifice, à nul autre pareil dans le monde, d'un grand nombre de confrères assassinés durant la tragédie nationale. Le voeu serait qu'en mémoire de ce sacrifice, perdurent les efforts pour assurer la plénitude d'une si noble profession.


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