Algérie

Une si longue attente



La situation en Libye où la crise n'a toujours pas évolué malgré les efforts de la médiation internationale suscite un certain nombre d'initiatives et d'intérêts. Samedi dernier, le président du Conseil présidentiel, Mohamed Al-Menfi, a reçu l'envoyé spécial du président français, Paul Soler, avec lequel il a abordé les relations bilatérales ainsi que les efforts pour parvenir à la stabilité du pays. Al-Menfi a assuré son hôte de la volonté et de l'engagement du Conseil présidentiel à emprunter la voie démocratique, en vue de l'unification des institutions souveraines et la tenue d'élections générales.De son côté, Soler a loué le rôle positif de la France en faveur de la paix et de la souveraineté de la Libye, tout en mettant l'accent sur les attentes d'une solution politique durable fondée sur l'organisation d'élections présidentielle et législatives simultanées et tributaires d'une base constitutionnelle consensuelle.
Cette audience intervenait au moment où plusieurs personnalités étaient réunies à Londres autour du dossier libyen. Venus des Etats-Unis, d'Allemagne, de France, d'Italie, de Turquie, d'Egypte et du Royaume-Uni, ces personnalités qui se sont rencontrées à Wilton Park, dans la capitale britannique, ont eu «pour objectif» la relance du processus électoral. L'envoyé spécial italien en Libye, Nicola Orlando, a ainsi tweeté leur «soutien» au représentant personnel du secrétaire général de l'ONU, Abdullah Bathili, chef de la Manul ainsi que leur encouragement aux institutions et parties libyennes qui doivent finaliser sans délai la base constitutionnelle indispensable à la tenue des élections. Il semble qu'à l'heure de la tenue du 31e Sommet arabe à Alger au cours duquel les situations de crise qui affectent un certain nombre de pays membres de la Ligue arabe vont être examinées en profondeur, les initiatives se multiplient pour focaliser l'attention sur les stratégies extérieures de résolution de la crise libyenne.
Outre la récente annonce par le SG de l'ONU, Antonio Guterres, d'une éventuelle 3e Conférence de Berlin, en vue de débloquer la situation actuelle, il y a le fait que Paris vient de nommer un nouvel ambassadeur en la personne de Moustapha Maharaj qui succède à Mme Béatrice Duhelen et a annoncé la réouverture imminente de la représentation diplomatique française à Tripoli. Toutes ces attentions et tous ces branle-bas de combat autour des conditions dans lesquelles se débat le peuple libyen, depuis 2011, seraient remarquables si, effectivement, il y avait là un signe quelconque de progrès pour une sortie de crise tant espérée.
À en croire l'envoyé spécial Abdullah Bathili, le vent n'est pas du tout à l'optimisme et il l'a clairement indiqué dans son exposé devant le Conseil de sécurité de l'ONU, voici quelques jours à peine. Car les résistances sont telles que le statu quo paraît insurmontable, compte tenu des calculs et des intérêts qui se télescopent, par-delà des déclarations rassurantes et des promesses sans cesse renouvelées, selon lesquelles demain on rasera gratis. Dans de telles conditions, le peuple libyen n'aura pas d'autre choix que d'attendre...


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