Algérie - FOFA : Festival d'Oran du film arabe

Une si jeune paix" de Jacques Charby ouvre la 7e édition du Festival du film arabe d'Oran Cinéma



Une si jeune paix
La programmation du film de Jacques Charby, Une si jeune paix , lundi soir à l'ouverture du Festival d'Oran du film arabe, se veut un hommage à ce réalisateur, auteur de la première œuvre cinématographique algérienne et un militant anticolonial qui a pris cause et fait pour l'indépendance nationale.'Une si jeune paix a été tourné en 1964. Il raconte la rivalité entre deux bandes d'enfants, fils de chouhadas, pris en charge dans un centre spécialisé, juste après le recouvrement de l'indépendance nationale.
Le film montre comment les traumatismes et les atrocités de la guerre restent encore vivaces et profonds chez les petits orphelins qui ont tout perdu même leur innocence. Dans leur vie quotidienne au centre d'accueil, ils jouent à la guerre, à défaut de goûter et d'apprécier la paix retrouvée.
Pour les connaisseurs, le fait que Jacques Charby signe le premier film de l'Algérie indépendance n'est pas le fruit d'un hasard. C'est l'aboutissement logique de son militantisme en faveur de la cause algérienne en tant que membre du fameux Réseau Jeanson , avec son épouse Aline.
Dans son livre Les porteurs d'espoir , Jacques Charby confiait : Comment, en 1958, me suis-je retrouvé dans un réseau de soutien au Front de libération nationale algérien et ma vie a-t-elle basculé ' Bien sûr, les raisons sont multiples, mais je pense que le premier 'responsable' fut Kateb Yacine, que j'avais lu et rencontré. Il m'a ouvert les yeux sur les méfaits du colonialisme français en Algérie, et singulièrement sur la répression du 8 mai 1945, qui l'avait marqué à vie .
Arrêté en février 1960 et incarcéré à la prison de Fresnes, il obtient la liberté médicale, s'évade et se réfugie à Tunis. Condamné par contumace à dix ans de prison, il se fixe à Alger après l'indépendance avant de bénéficier de la loi d'amnistie en 1966 et rentrer en France.
Jacques Charby est resté fidèle à l'Algérie et à son combat de Juste . Il avait à son actif plusieurs ouvrages comme l'Algérie en prison et Les enfants de l'Algérie , censurés en France, comme il a édité un livre en 2004 rassemblant des témoignages sur les membres des réseaux Jeanson et Courriel . Sa disparition, le 1er janvier 2006, avait suscité une grande émotion. Plusieurs hommages lui ont été rendus lors des différents festivals organisés en Algérie, sa seconde patrie et pays qu'il a adulé jusqu'à sa mort.


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