Algérie

Une semaine après l'Aïd: La flambée des prix perdure



Une semaine après l'Aïd, les petits restaurants et les gargotes de la ville d'Oran prolongent leur fermeture. Ce qui pénalise des milliers de personnes qui travaillent et qui éprouvent du mal à se restaurer à midi. Ce congé prolongé, puisque bon nombre de ces «établissements» n'ont pas travaillé durant le mois de carême, est justifié, d'une part, par la flambée des fruits et légumes et, d'autre part, par le manque de disponibilité de ces produits. En effet, le marché n'a pas connu de régulation. Pour s'en convaincre, il suffit de faire un tour dans la rue de la Bastille.

Ce marché n'a pas encore renoué avec la grande affluence. Durant la journée de jeudi, on pouvait s'y balader sans être bousculé par les passants. Concernant les prix, certes, ils ont connu un certain tassement par rapport au lendemain de l'Aïd où la salade verte a été cédée à 140 DA. Mais ils demeurent toujours très élevés par rapport à la normale et donc par rapport aux petites bourses qui fréquentent ce genre de marché pour se ravitailler. La tomate, par exemple, un légume incontournable dans tout ce qui est ragoût, n'a pas chuté sous la barre des soixante dinars. Quand elle est de bonne qualité, elle est proposée à quatre-vingts dinars, voire plus. La pomme de terre, autre aliment de base pour de larges couches sociales, est vendue à partir de cinquante dinars. Quant à l'oignon rouge, il s'est installé aux alentours de quarante dinars, alors qu'une semaine avant ramadan, il a été proposé à vingt dinars.

Le prix de certains aliments est tout simplement dissuasif pour les petites gens. C'est le cas des haricots verts, par exemple, qui sont proposés à cent vingt dinars le kilo. La «loubia grini» (haricots à égrainer), très prisée par certaines familles, a franchi le seuil de deux cent quarante dinars, seuil jamais égalé, selon les dires d'un marchand de légumes. Les carottes, elles aussi, malgré la fin du mois de carême, ont connu une hausse sensible. Elles ont affiché le chiffre rond de cent dinars. Les poivrons, de leur côté, se sont vendus à quatre-vingts dinars, tout comme les aubergines. S'agissant des fruits, en dehors des raisins, fruit de saison donc produit local, dont le prix varie entre quatre-vingts et cent vingt, selon les qualités, le reste est inabordable. Les fruits importés d'Espagne et du Maroc, tels que la nectarine et les pruneaux, sont proposés à partir de deux cents dinars. On nous signale que le poulet a carrément frôlé les quatre cents dinars le kilo. Dans certains endroits, il a été commercialisé à trois cent quatre-vingts dinars. Le prix des viandes rouges congelées se situe aux alentours de sept cents dinars. Ce qui veut dire que l'importation de la viande de l'Inde n'a eu aucun effet sur le marché qui échappe toujours à tout contrôle, notamment à celui des services publics.

La sardine, assez disponible en ce moment, coûte aux alentours de deux cents dinars le kilogramme. Evidemment, les commerçants sont les premiers à se plaindre de cette situation, sans toutefois être en mesure de pouvoir avancer la moindre explication sur cette hausse. Ils évoquent les intermédiaires et ceux qui ont réalisé une OPA sur le marché du gros, érigés en véritable épouvantail. Une manière de dégager leur responsabilité, ce qui est loin de convaincre. Quant au citoyen, convaincu qu'il n'a aucune emprise sur le marché puisqu'il ne dispose d'aucun moyen de recours, et réalisant que les milliers d'associations et pratiquement tous les partis politiques ont déserté ce terrain ayant un lien direct avec son quotidien, il se garde de faire des commentaires.




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