Algérie

Une saleté chronique



Une saleté chronique
Situation ? Durant la journée, les déchets cumulés et entassés dans les moindres coins et recoins de la ville et les odeurs nauséabondes qui s'en dégagent incommodent riverains et visiteurs.Dès le coucher du soleil, c'est la morosité qui s'installe. Un silence de cimetière règne sur la ville et seul le ronronnement des engins de ramassage des ordures est à même d'éveiller, plutôt de perturber, la quiétude des riverains, sans, toutefois, accomplir convenablement leur tâche. Ce constat amer est caractéristique du chef-lieu de la capitale (Alger-Centre) et des différentes communes qui la composent. Les autorités locales sont, semble-t-il, dépassées par ces problèmes. Jadis, appelée «Alger la Blanche», aujourd'hui la blancheur ne se voit que sur les devantures des immeubles suite aux coups de peinture occasionnels effectués à l'approche d'une visite d'un chef d'Etat étranger. Sinon, la propreté a cédé la place à toutes sortes de détritus qui jonchent les trottoirs et espaces publics. L'entreprise publique Netcom, chargée du ramassage des déchets ménagers, n'arrive toujours pas à y faire face. Même les concessions données aux privés pour contribuer à cet effort de nettoiement ont prouvé leurs limites. Cependant, il y a lieu de dire que les riverains ont une part de responsabilité dans cette situation désolante. En effet, ces derniers n'ont aucun respect des horaires de sortie des poubelles et se permettent le luxe de jeter toutes sortes d'objets inutiles sur le trottoir ou au pied des immeubles.Lors d'une réunion avec certains élus locaux, l'ex-wali d'Alger, Mohamed Kebir Addou est longuement revenu sur cette situation, pointant du doigt l'EPIC Netcom ouvertement. «117 milliards de centimes alloués n'ont pas été utilisés depuis 4 ans. Des marchés d'acquisition (gré à gré) de camions ont été passés avec la SNVI, mais ce matériel se trouve toujours dans les parcs sans que l'EPIC puisse les exploiter. Qu'on ne vienne pas me dire que c'est la faute à la commission des marchés publics», avait-il lancé. Un discours clair, mais qui n'a pas été suivi d'actions concrètes pour remédier à cette situation pour le moins anormale. Le nouveau wali, installé récemment, M. Zoukh, a aussi insisté sur la nécessité de déployer davantage d'efforts dans ce sens. Un programme de travail a déjà été avancé à cet effet. Il reste à savoir si les nouvelles mesures permettront de débarrasser la capitale de sa saleté chronique. L'autre aspect à déplorer est l'absence d'une animation nocturne. Le projet lancé, l'été dernier, par l'APC d'Alger-Centre, visant à créer une dynamique nocturne, n'a pas eu les effets escomptés. Dans ce cadre, les propriétaires de cafés ayant des terrasses ont été obligés de se doter du réseau wifi, de connexion à Internet, d'autres commerçants sommés d'ouvrir jusqu'à des heures tardives de la soirée et les transporteurs appelés à assurer le service pendant la nuit.Des sanctions ont même été prévues à l'encontre des contrevenants. L'idée a enchanté les citoyens qui souhaitent vivre enfin dans une mégapole aux normes mondiales en la matière. Cependant, le rêve a vite tourné au cauchemar et la morosité a retrouvé sa place dans une ville difficile à «remettre à niveau». Les commerçants baissent rideaux au plus tard à 20 heures, les moyens de transport collectifs disparaissent dès le début de la soirée, contraignant les citoyens à «se confiner» chez eux, retrouvant, ainsi, leur mode de vie habituel.




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