Algérie

Une richesse du terroir qui se perd



Le dernier festival à avoir eu lieu jusqu'à présent est celui dédié à la figue de Barbarie au niveau du village Ahrik dans la daïra de Bouzeguène. Tenue du 11 au 13 du mois d'août en cours, la manifestation a remis à l'ordre du jour un fruit succulent très abondant dans la région. Durant trois journées, les organisateurs, des citoyens du village Ahrik, ont réalisé un grand effort pour la promotion du produit. Une promotion visant non pas à faire connaître le produit celui-ci étant déjà très connu, mais plutôt, et c'est une évidence, à aider les producteurs à le commercialiser tant au plan local que national. Parvenir à la commercialisation à l'international relève du défi au vu de la situation prévalant au niveau de ce volet à l'interne.En fait, le festival a drainé beaucoup de visiteurs bien que le produit n'a pas été très présent. En cause, les participants ne se bousculent pas pour vendre la figue de Barbarie. Les efforts des villageois à enclencher une dynamique accélérée à la commercialisation ne suffit pas si les services concernés ne s'y mettent pas. Ce travail qui doit être continu durant toute l'année n'est pas effectué laissant ainsi les productions des pays voisins dominer le marché à l'international. Au niveau local ou international, la situation n'est pas plus reluisante. La figue de Barbarie se vend dans les marchés hebdomadaires par des petits vendeurs, généralement exposés dans des bidons en plastique.
Toutefois, la qualité du travail effectué ne peut être appréhendée à partir du paramètre de la mise en place de réseaux et des circuits commerciaux légaux. Aucun service au niveau de la wilaya ni même le service de l'agriculture, lui-même le plus concerné, ne peut réussir ce travail. La réalité est en fait plus complexe qu'elle n'y paraît. En effet, l'abondante production de figue de Barbarie devient de l'humus après les premières pluies. La consommation n'atteint même le quart du produit. En cause, la nature même juridique des terrains dans lesquels pousse ce produit. Hypermorcelées, les propriétés individuelles rendent impossible l'exploitation à grande échelle de la figue de Barbarie. Chaque petite parcelle produit une infime quantité rendant ainsi la récolte pour la commercialisation non rentable. Aussi, il se trouve que l'espace nécessaire pour la plantation de ce fruit se trouve déjà occupé outre la rareté des terres cultivables à grande échelle.
Cette situation nécessite un travail de fond car la nature sociologique de la propriété foncière dans la région doit évoluer pour permettre une exploitation intensive des produits du terroir. Le constat est identique pour tous les produits avec relativement de meilleures perspectives pour la figue. C'est pourquoi, aujourd'hui, il ne faut plus se cacher derrière la folklorisation sclérosante visant à faire croire que ces festivals sont de nature culturelle et non économique.


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