Algérie - Benyahia Abdelkader

Une révolution au cœur du territoire Français _2_...PAR BENYAHIA AEK



Une révolution au cœur du territoire Français _2_...PAR BENYAHIA AEK

Une révolution au cœur du territoire Français
La guerre secrète du FLN, pour la première fois dans l’Histoire d’une révolution populaire s’était étendue au-delà du pays colonisé, pour frapper au cœur même d’un pays occupant, et qui allait démystifier les allégations du colonisateur considérant le peuple algérien comme indigène, inculte et immature.


Cette page d’histoire, parait à première vue fort complexe pour certains historiens Français, qui n’ont jamais cherché à aller loin dans les recherches du fait, qu’elle est prise à controverse, se faisant un devoir de la falsifier voire dénaturée, oubliant que ces hommes ne faisaient que se battre pour la liberté et l’autodétermination d’un pays écrasé sous le joug.

L’aide des pays étrangers
L’aide apportée par les pays « frères », comme le Maroc et la Tunisie notamment, ont été des relais entre la fédération de France, et il ne faut pas oublier aussi que leurs antennes diplomatiques à l'étranger furent d’un grand apport pour la lutte de libération, aussi pour mener cette lutte il fallait bien entendu des armes. En novembre 1956, Abdelkrim Souici, qui venait de purger trois mois de prison et qui avait bénéficié d'une mise en liberté provisoire fera transiter dans les bagages d'un touriste un lot de pistolets Beretta par l'un de ses hommes, d’Italie. Une seconde opération « Beretta » sera moins heureuse, le responsable de l'acheminement avait décidé de les expédier de Nice par la SNCF en bagages non accompagnés, mais à Paris, gare de Lyon, lors des manipulations, l'une des valises s'écrasera, et une cinquantaine de pistolets avec leurs munitions seront découverts. La police, alertée, tend une souricière dans laquelle tout le groupe sera arrêté, un autre exemple, le 13 mai 1958, Amar Haddad, surnommé « Amar-z-yeux bleus », arrive par le train à Düsseldorf. Dans un hôtel de la Bismarkstrasse, il rencontre une certaine Mme Bisner, intermédiaire en tous genres, et M. Springer, son associé. Le contact avait été préparé depuis le Caire. On se met d'accord sur trois mille pistolets calibre 9 mm parabellum avec deux chargeurs chacun. Le jour même, le trio se rend dans une usine proche de la frontière de l'Allemagne de l'Est. La marchandise est payée comptée et chargée à destination de Cologne où elle est entreposée avant d’être acheminé en France. Mehdi, arrive à son tour en Allemagne, il avait à cette époque des relations, en la personne de Georg Puchert. Propriétaire d'une petite flotte marchande, et il avait été le fournisseur en armes des nationalistes marocains avant l'indépendance. Avec l’intermédiaire de Mehdi Alias le diable il fournira à la direction de la Fédération de France un lot d’armes composé de pistolets espagnols Astra calibre 9 mm, de Beretta et de Mauser du même calibre. Pour stocker avant de les envoyer vers leur destination finale, l’organisation du FLN avait loué des villas isolées, près de Bonn, aux environs d'Aix-la-Chapelle, et non loin de Francfort et c’est des ouvriers marocains qui aménageront les caches et les garages insonorisés, et transformeront des voitures de telle sorte que les armes passent la frontière, camouflées dans la caisse, sans que rien ne trahisse le chargement.

L'emprise de l'organisation politico-administrative du FLN
Les conducteurs de ces véhicules, ne devaient pas avoir le teint de type nord-africain, pour mener les missions à bien, la fédération de France mettait à contribution les « porteurs de valises ». Il arrivait parfois à la police de saisir certaines armes, mais elle échouera dans sa traque des réseaux de l’organisation qui finira par s’étendre à tout le territoire français. Tout en changeant d'appellation, l'emprise de l'organisation politico-administrative du FLN n'avait pas cessé de se renforcer et ce jusqu’à l’indépendance. Du peuple français participent activement avec le FLN et les plus célèbres sont ceux qui étaient associés au réseau Jeanson. Pour revenir à la collaboration de certains français, avec la Fédération de France, il y a lieu de savoir comme nous l’avons cité plus haut, que c’est à travers le réseau Jeanson qui avait été mis en place par Francis Jeanson en 1957, Jeanson était un intellectuel étroitement associé à Jean-Paul Sartre, durant la fin des années 1940 et 1950, il avait visité l'Algérie à deux reprises. Choqué par le colonialisme il a contacté les nationalistes algériens et sur le retour en France, il a écrit un certain nombre d'articles avertissant de la situation explosive. En 1955, il coécrit un livre attaquant férocement la politique française en Algérie. Le réseau Jeanson, deviendra célèbre à cause de l'arrestation en Février 1960 et le procès subséquent en Septembre de la même année et qui avait défrayé la chronique en France. Cependant il n’y avait pas que ce réseau, il y en avait d'autres, à Marseille, Lyon et Lille et en dehors de ces réseaux, il y avait aussi d’autres Français qui travaillaient directement avec le FLN. Cette petite minorité de Français, comme il avait été rapporté par les historiens français et les autorités de l’époque, minime soit-elle était contre la colonisation et pour elle le seul moyen d’exprimer sa colère contre cette guerre et de venir en aide à l’organisation FLN. Ce qui a motivé aussi cette minorité de français pour aider le FLN est du aux événements et aux expériences passés pendant la deuxième guerre mondiale, mais contrairement au mouvement de résistance de la Seconde Guerre mondiale, la résistance à la guerre d'Algérie n'a jamais été légitimée.

Préjugés et hostilité, contre ceux qui ont aidé le FLN
Dans la période après la Libération, les ambiguïtés de l'Occupation avaient tendance à être effacé et le phénomène de résistance a été placé dans un continuum historique simple, celle du devoir patriotique contre l'envahisseur. Leur action n'a pas été différente de celle du peuple français pendant la Première Guerre mondiale. Ainsi, la question des motivations pour de nombreux résistants de la Seconde Guerre mondiale a été une affaire simple. Beaucoup de ceux qui ont aidé le FLN, sont restés en prison jusqu'en 1964, deux ans après la fin des hostilités. Ils n'ont pas eu d'amnistie et pour eux cela a souvent été difficile de se réinsérer dans la société. Longtemps après l’indépendance, les français se sont interrogés sur cette motivation qui a poussé ces français à prendre le parti d’une cause qui leur paraissait juste dans un sens, d’où cette reconnaissance des algériens à ceux qui les ont aidé. Pendant la guerre d'Algérie l’activité de ces résistants a été considérée comme comportement anormal, par les pieds noirs et les nostalgiques de l’Algérie Française, il les désignait comme des traîtres, des rebelles, des étrangers à la société française, et malgré le temps qui s'est écoulé, même maintenant un grand nombre de Français seraient réticents à approuver ce qu'ils ont fait. Pour la droite, ils sont des traîtres; pour la gauche établie, ils sont irresponsables, aventuriers. Le Parti communiste aurait pu prendre une position claire contre la guerre mais il n'a jamais toléré l'action illégale et tout français qui avait aidé le FLN avait été exclu. Les préjugés et l'hostilité continue à exister, avec l’émergence de l'extrême droite le racisme ne cesse d’augmenter et ce depuis les années 1980 et leur action n'a jamais été acceptée dans la culture dominante alors que l'opposition au conflit était croissante parmi de nombreux segments de la population, notamment les gauchistes, avec le Parti communiste français, alors une des plus fortes forces politiques du pays, qui soutenait la Révolution algérienne à cette époque. Des milliers de parents de conscrits et de soldats de réserve s’étaient élevés contre la guerre ; d’où les révélations rapportées, sur la torture et la brutalité aveugle de l'armée employées contre la population algérienne. Ils étaient très engagés et les événements sont restés intenses, uniques, profondément personnelle, pour ces hommes confondus pour qui la cause algérienne était juste voir légitime. Pour conclure nous tenons à remercier, l’association des anciens de la Fédération de France, qui nous ont apporté leur contribution, pour la réalisation de cette rétrospective quoi que insuffisante, mais qui nous a éclairé sur le rôle de cette organisation en territoire ennemi du fait de son importance en matière historique. Fin

Réflexion
Dimanche 25 Décembre 2011



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