Algérie

Une révolution au cœur du territoire Français ....PAR BENYAHIA AEK



Une révolution au cœur du territoire Français

La guerre secrète du FLN, pour la première fois dans l’Histoire d’une révolution populaire s’était étendue au-delà du pays colonisé, pour frapper au cœur même d’un pays occupant, et qui allait démystifier les allégations du colonisateur considérant le peuple algérien comme indigène, inculte et immature.


Cette année les Français, découvriront au matin du 25 août 1958 avec stupeur que la révolution avait franchi la Méditerranée et qu’elle se déroulait sur leur sol, car dans la nuit, une série d'attentats avaient été commis simultanément dans plusieurs régions : postes de police attaqués, policiers et militaires tués, voies ferrées sabotées, dépôts d'essence et raffineries incendiées. Ces actions simultanées avaient surpris les Français, du fait que c’est en Métropole que les évènements se jouaient d’où l’amplification par la presse et les radios du Moyen-Orient de l’époque, et ces actions étaient pour la direction extérieure du FLN « comme un véritable ballon d'oxygène ».

Porter la guerre au cœur de l’ennemi était vital pour le C.C.E
La Fédération de France du FLN, comme on l’appelait était aussi destinée à mobiliser la communauté algérienne de France Lancée en 1955 sous l’impulsion de Mohamed Labjaoui, sa principale mission au départ était de soustraire la communauté algérienne de France à l'influence du MNA. Celle-ci sera dirigée par Omar Boudaoud et Ali Haroun et sera baptisée « Septième Wilaya », comme nous l’avons signalé. L'organisation pyramidale de la Fédération de France était reproduite à chaque niveau et structurée de manière à se mouvoir et prendre en main la communauté algérienne. Le nombre et les limites des wilayas ont été plusieurs fois remaniés selon les effectifs, les évènements et les opérations. Elle était divisée en cinq régions par le FLN : région parisienne et Ouest (Paris), région Nord et Est (Longwy), Région Centre (Lyon), région Sud Est (Marseille). Les militants adhérents et sympathisants, d'abord rassemblés dans les mêmes structures, seront séparés en organisations distinctes pour diminuer les risques de démantèlement et d’arrestations par les services de sécurité qui traquaient les algériens. Le comité fédéral siégeait en Allemagne, à Cologne, et ce depuis juin 1958. En 1956 l'organisation compte déjà plus de 8 000 membres, grâce au recrutement massif et le nombre ne cessera d’augmenter pour atteindre très vite le chiffre de 136 345 en 1960, y compris les 878 éléments de la Belgique et de la Sarre en Allemagne.

L’ouverture d’un second front
La mission de La Fédération de France devait avant tout sensibiliser la communauté algérienne pour une contribution plus large et surtout influencer l'opinion publique et les politiques français. Au-delà de cette mission, elle devait aussi ouvrir un second front sur le sol Français mené par l'OS. Pour rappel l’OS (Organisation spéciale), avait déjà son embryon et était déjà structurée en France et ce depuis 1956, mais ce n’est qu’en 1957 qu’elle prit véritablement de l’importance de par ses opérations spectaculaires , du fait qu’elle était constituée de militants aguerris, et était spécialisée, dans les actions délicates voire périlleuses, ainsi que dans les infiltrations et la clandestinité. Elle avait aussi comme objectif principal : l’instauration d’un climat d’insécurité en France même, pour contraindre les autorités à y maintenir le maximum de troupes et de policiers en Métropole, ce qui avait pour but d’alléger le dispositif de guerre qui pesait lourdement sur l’A.L.N dans les maquis, les villes et les villages en Algérie. La Fédération de France, devait s’organiser en conséquence, pour la préparation militaire et la formation en envoyant spécialement des militants pour un entraînement intensif dans les camps de Larache et Khemisset au Maroc, La création de la Fédération de France et la décision historique de faire porter la guerre sur le territoire français pour le C.C.E était vitale. Ce fut d’abord le coup de semonce qui secoua l’apathie du peuple français, qui n’était en majorité pas aux faits du drame des algériens, aussi la mission consistait de lui faire prendre conscience et le mettre devant le fait accompli. C’est ainsi que, dans toute la France, des commandos de combattants se sont préparés : vérification des armes et des voitures devant servir à l’acheminement, consignes de prudences, repérages des cibles et des objectifs et mobilisation des artificiers.

Le 25 Août 1958, marquera une seconde fois la révolution
Le 25 Août 1958, il est zéro heure, et, conformément aux directives de la direction politique le (C.C.E) décide des actions de sabotages et d’opérations de grande envergure. Zéro heure rappellera la date du 1er novembre 1954 et le 25 août 1958, sera l’une des dates marquantes de la révolution algérienne franchira une nouvelle étape et dès cette nuit là les commandos de cette organisation, entreront en action et procèderont à plus de 56 sabotages et 242 attaques contre 181 objectifs économiques, militaires, politiques et autres objectifs, sans pour autant recourir au terrorisme aveugle, comme se plaisent à le raconter certains historiens Français, qui ont falsifier l’histoire, pour jeter le discrédit sur la révolution. Ces actions feront comprendre à la France coloniale, que la révolution algérienne avait prit une autre dimension, de par son extension en plein territoire ennemie. La guerre d’Algérie qui minait la France et à travers elle toute l’Alliance atlantique avait franchi la méditerranée, et, c’est grâce au sacrifice des militants organisés au sein de l’organisation de la Fédération de France. A 02 heures, c’est un garage de police qui est attaqué au cœur de Paris :03 heures, c’est le ciel du midi de la France qui est illuminé par des explosions à Narbonne, Toulouse, Mourepiane, Cap Pinède et aux Augallades, Marseille, Martigues, Frontigni prés de Montpellier, Ivry, Gennevilliers, Notre Dame de Gravenchon, le Havre, Vitry, la cartoucherie de Vincennes et autres points non moins importants. Le 25 Août 1958, sera le prélude d’un autre combat, de par les actions qui s’étendront à toute la France, le 27, Rouen : le 31, c’est l’usine de gaz d’Alès : le 4 septembre, ce sont les installations de l’aérodrome de Melun ; le 5, c’est le déraillement du train de marchandises à Cagnes-sur-mer ; le 7, c’est au tour de l’aérodrome de Villacoublay et des opérations à Beglès ainsi qu’à Marseille ; le 8, c’est la centrale électrique de la Boise dans l’Ain, qui est attaquée. A cela, il faut ajouter l’attaque de policiers, de jour comme de nuit, dans les grandes villes : Paris, Lyon, Marseille, Saint-Etienne et plusieurs forêts seront la proie des flammes. Ces opérations commandos prendront de cours les autorités Françaises, dans ce contexte même la Fédération de France donnera des instructions strictes, en ce qui concernait la vie des civils contrairement à ce qui a été écrit par les historiens français et qui ont voulu entacher la révolution en traitant des combattants de terroristes. A suivre


Benyahia Aek
Mercredi 21 Décembre 2011



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