Une révision indispensable

L'accord d'association liant l'Algérie à l'Union européenne devrait être revu afin de rééquilibrer, un tant soi peu, les échanges et le rendre, effectivement, un contrat « gagnant-gagnant ». Signé en 2002, cet accord n'a pas eu de retombées positives pour l'Algérie. Bien que comportant de bonnes perspectives, la réalité a fini par tempérer les ardeurs des responsables algériens, avant de les convaincre de la nécessité de réviser cet accord en vue de rééquilibrer les échanges commerciaux et surtout faire en sorte que l'Europe s'engage plus en Algérie par des investissements directs et surtout en encourageant les exportations hors hydrocarbures vers le Vieux continent. Depuis l'entrée en vigueur de l'accord d'association, en 2005, force est de constater que les échanges auront été quasiment à sens unique. L'Europe en a été la plus grande bénéficiaire, avec plus de 200 milliards de dollars d'exportations, alors que l'Algérie n'en a exporté que pour quelque 14 milliards de dollars. S'il est vrai que les conditions d'accès au marché européen sont difficiles et encadrées, il est aussi vrai qu'il était question que l'Europe aide les entreprises algériennes à se mettre à niveau, afin de pouvoir placer leurs produits sur le marché européen.Quant aux IDE, l'Europe fait toujours montre de frilosité, alors que la tendance mondiale est à la délocalisation et à la recherche de nouvelles opportunités d'investissement. L'Algérie n'est pas seulement un marché prometteur où l'on peut écouler sa marchandise. C'est un pays qui aspire à développer et à diversifier son économie, en mettant en place un tissu industriel à même de répondre aux besoins du marché local, mais également un marché porté vers l'exportation. Ses atouts non négligeables et sa position géostratégique font d'elle une passerelle entre l'Europe et l'Afrique. Les négociations en cours avec l'Union européenne en vue de revoir l'accord d'association devraient permettre de réduire les déséquilibres jusque-là constatés dans les échanges entre les deux parties. D'autant plus que, depuis 2005, beaucoup d'entreprises algériennes ont entamé leur mise à niveau et ont hâte de se frayer une place sur le marché européen.