Algérie

Une révision en marche et inéluctable



C'est le 4 juillet 2006 que Bouteflika a officiellementfait savoir son intention de soumettre à la nation un projet de révision de laConstitution. Le cadre choisi pour faire cette annonce était le MDN, d'où lePrésident a prononcé l'allocation traditionnelle qu'il adresse au pays àl'occasion de la célébration de la fête de l'Indépendance et de la Jeunesse.

Depuis, Bouteflika n'a plus soufflé un mot sur cettequestion. Son mutisme a alimenté de contradictoires spéculations et desélucubrations dans lesquelles les fantasmes ont pris le pas sur l'analyselucide. Le Président n'ayant plus évoqué la question de la révision de laConstitution, les milieux qui lui sont opposés ont traduit de son attitudequ'il aurait finalement renoncé à son projet. Renoncement que d'aucuns imputentaux problèmes de santé auxquels il serait confronté et d'autres au «veto» quel'institution militaire lui aurait signifié.

Que les tenants de ces lectures persistent et signent n'estpas pour convaincre que le projet de révision de la Constitution est mort etenterré. Bien au contraire, il s'est produit dans le pays pendant les deuxannées qui se sont écoulées depuis l'annonce faite par Bouteflika, desévènements et des prises de position qui ont conforté l'opinion générale dansla certitude que le processus de la révision est désormais en marche etinéluctable.

Le chef de l'Etat, qui présidera aujourd'hui au siège duMDN une cérémonie de remise de médailles et de promotions, pourrait en lacirconstance faire l'annonce de décisions confirmant cette réalité. En toutétat de cause, et contrairement à ce que ses adversaires soutiennent,Bouteflika n'a rencontré aucune difficulté à faire accepter son projet derévision de la Constitution, y compris l'amendement qui lui permettra depostuler à un troisième mandat. Ce n'est pas simple coïncidence qu'il ait faitofficiellement annonce de son intention sur le sujet en 2006 à partir du MDN etdevant un parterre des plus hauts gradés de l'institution militaire. Difficilede ne pas voir dans le choix du lieu la confirmation de l'unité de vue entre Bouteflikaet l'armée sur cette question et celle du troisième mandat qui en découle.

Si Bouteflika s'est emmuré dans le silence, ce n'est paspour se donner le temps de lever des résistances qui se seraient manifestéescontre son projet et son ambition de «rempiler» à El-Mouradia. C'est toutsimplement pour maintenir dans le «brouillard» le plus tard possible toute laclasse politique confondue et ne pas lui donner ainsi le temps de forger contrelui un réquisitoire mobilisateur. Depuis 1993, Bouteflika n'a pas dérogé auprincipe de base qui fonde la stratégie de sa pratique politique, à savoirsurprendre et dérouter en chaque circonstance aussi bien les partisans que lesadversaires.




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