Algérie

Une révision constitutionnelle controversée au Sénégal



Les députés sénégalais ont entamé hier l'examen d'un projet de révision de la Constitution, très contesté, devant mener à la suppression du poste de Premier ministre, rapportent des médias, a rapporté l'agence de presse sénégalaise. Cette initiative a été fortement "dénoncée" par l'opposition et la société civile. La révision porte au total sur au moins 22 articles de la Constitution, établissant un nouvel équilibre entre les pouvoirs et renforçant le caractère présidentiel du gouvernement sénégalais. Parmi les changements dans ce projet de loi adopté le 17 avril par le gouvernement, le président de la République ne pourra plus dissoudre l'Assemblée nationale, laquelle ne pourra plus déposer une motion de censure pour "renverser" le gouvernement. Un député nommé ministre pourra également retrouver son mandat à l'Assemblée s'il est limogé du gouvernement. L'Assemblée nationale est largement contrôlée par la majorité présidentielle menée par l'Alliance pour la République (APR), la formation du président Macky Sall, réélu il y a deux mois. Le 6 avril, M. Sall a reconduit à la tête du gouvernement Mahammed Boun Abdallah Dionne, "le chargeant de préparer lui-même la disparition à brève échéance de sa fonction", selon des médias. Toutefois, les principaux partis d'opposition et la société civile s'opposent à cette révision constitutionnelle. Il s'agit du Parti démocratique sénégalais (PDS) de l'ex-président Abdoulaye Wade qui l'a qualifiée de "sans intérêt", notant dans un communiqué que cette réforme a été "volontairement dissimulée pendant la campagne électorale". Les quatre rivaux à la présidentielle du 24 février de M. Sall, à savoir l'ex-Premier ministre Idrissa Seck, le député Ousmane Sonko, l'ancien ministre Madické Niang et l'universitaire Ibrahima Sall, ont aussi dénoncé cette réforme. Ils "réprouvent le fait que des modifications aussi substantielles de la Constitution aient été initiées en l'absence de toute forme de concertation", selon un communiqué commun, relayé par des médias, soulignant que "des réformes d'une si grande ampleur ne seraient légitimes que si elles sont effectuées par voie référendaire (...)". D'autre part, plusieurs organisations de la société civile ont appelé à des manifestations "pacifiques" samedi devant l'Assemblée nationale, située dans le centre-ville de Dakar où toute manifestation est interdite en vertu d'un arrêté ministériel de 2011.R. I./Agences


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