Algérie

Une résidence d'écriture pour aller chercher les mots au fond de soi



Une résidence d'écriture pour aller chercher les mots au fond de soi
Douze Algériennes participent à une résidence d'écriture organisée à Alger jusqu'au mardi 28 octobre. Une façon de se découvrir et d'apprendre à laisser parler ses émotions.«Une vague d'émotion nous a envahies. C'était un échange très intime qui nous a valu quelques larmes.» L'écriture réveille bien des choses en nous. Yasmine Bourouila a pu s'en rendre compte lors de la résidence d'écriture «Tambour battant», organisée jusqu'à mardi au Centre diocésain Les Glycines à Alger. Animée par l'auteure française Laurence Vilaine, cette résidence est un volet d'un projet plus large entre Marseille, Alger et Tunis, d'échanges d'écrivains. Ce travail d'écriture collectif qui allie les écrits de femmes aux clichés des photographes présents sur place est dicté par une seule règle : le partage. Pas besoin d'avoir une pratique professionnelle pour participer, «seulement l'amour des mots».C'est le cas de Sarah Kechemir, une jeune femme de 28 ans, qui assure?: «L'écriture avec l'autre a toujours été une sorte de leitmotiv pour moi, un défi. Je vis en ce moment une sorte de flottement, je veux écrire, mais je ne sais pas très bien comment m'y prendre, c'est maladroit, sporadique mais l'envie est là, le besoin aussi, c'est pour cela que la résidence de Laurence m'a séduite.» Programmée à la base pour accueillir huit femmes, la résidence se fait désormais à douze?: «Il y a eu un tel engouement que ça m'a fait de la peine de clore la liste de participation. J'étais vraiment émue, car je ne m'attendais pas à une telle réceptivité», confie Laurence. «Le nombre de femmes participantes a été limité, parce qu'après chaque temps d'écriture, chacune lit ce qu'elle a écrit. Et plus on est nombreux, plus ça prend de temps», explique-t-elle.RésidencesPour Sarah Kechemir : «L'essentiel reste la cohésion du groupe. Plus nous sommes nombreuses, plus grande sera la diversité des profils et des personnalités et l'échange sera donc plus riche.» Durant la résidence, les femmes sont mises à leur aise. «Plusieurs consignes sont données au début pour explorer au plus large. L'idée est ensuite de resserrer l'écriture, les consignes se font de plus en plus rares, pour cheminer vers ce que j'appelle le plus juste? l'essentiel», explique l'écrivaine. Seule interdiction?: considérer cet atelier comme «une formation scolaire», car ici, assure l'initiatrice de la résidence : «Les fautes sont permises et les femmes peuvent très bien ne pas respecter les consignes si elles s'avèrent trop difficiles pour elles.»Les attentes des femmes de cette résidence?' Sarah les résume en quelques mots?: «Expérience, rencontre et partage. Cet atelier est une manière de me perdre dans mes mots, dans les mots des autres aussi pour mieux me retrouver.» Pour Laurence : «Ce travail d'écriture en groupe va peut-être permettre à chacune de dire, d'explorer, d'écrire, de marcher sur des chemins qu'elle ne pensait pas emprunter en étant seule dans son coin. Parce que l'?il et l'oreille de l'autre, la rencontre avec l'autre vous renvoient à votre propre histoire. Explorer des existences pour mieux comprendre la sienne peut-être?'»Après trois heures passées chaque soir à écrire, l'animatrice espère qu'«au final, chaque femme sorte avec un écrit important pour elle, qui lui permettra de mettre le doigt sur ce qui la fait trembler, rire, pleurer? sur le plus vivant en elle, le plus précieux pour elle, qu'elle n'aurait pas dit ou divulguer en temps normal». Les participantes, quant à elles, estiment : «Lorsqu'elles entreprennent un projet, il y a toujours cette attente et cette envie de voir le projet aboutir et garder une trace.» Sarah ne s'attend pas forcément à ce que les écrits soient recueillis dans un livre. «Le projet peut très bien aboutir à autre chose. L'essentiel pour moi reste de pouvoir être ??passeur'' si l'aventure réussit, de transmettre et partager nos écrits.»




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