Algérie

une République sans président ni parlement



une République sans président ni parlement
La situation politique étouffe davantage encore une économie et un peuple, plus que jamais asphyxiés par le conflit syrien voisin.Alors que le Liban peine à contenir les effets de la guerre voisine en Syrie, qui déteint chaque jour un peu plus sur son sol, avec des incidents sécuritaires croissants et la présence d'un million et demi de réfugiés (soit plus du tiers de sa population locale) le pays est toujours sans chef d'Etat depuis le 25 mai 2014, tandis que le mandat du parlement, autoprorogé en juin 2013, devrait expirer le 16 novembre. Malgré plusieurs tentatives de contourner le vide présidentiel ?le Parlement a été convoqué à 14 séances électorales pour élire un nouveau chef d'Etat? l'absence de consensus entre les différents acteurs locaux, et leurs partenaires régionaux, mais aussi l'incapacité «technique» à élire un nouveau chef d'Etat ont empêché jusque-là tout dénouement positif. Quorum, armes et culte du chef Si l'enjeu dépasse les frontières nationales, deux principaux facteurs restent à l'origine du blocage. D'une part, les profondes divisions, exacerbées par la crise syrienne, entre les deux grands blocs politiques du pays: l'alliance du 8-Mars, alliée du régime de Bachar el-Assad et dirigée par le Hezbollah (chiite) et la coalition anti-syrienne du 14-Mars, dominée par le Courant du futur (majoritairement sunnite). D'autre part, le boycott des séances parlementaires consacrées à l'élection d'un nouveau président par la majorité des députés du 8-mars, empêchant d'atteindre le quorum requis. Une clause constitutionnelle controversée implique, en effet, la présence physique dans l'hémicycle des deux tiers des représentants pour que le processus électoral puisse se dérouler. Cela correspond à 86 parlementaires sur les 128 membres de l'Assemblée nationale (Majliss al nouwab). Or le Hezbollah et son allié chrétien, le Courant patriotique libre (CPL) dirigé par Michel Aoun, rassemblent, avec leurs autres partenaires (Marada, Parti socialiste national syrien, etc., à l'exception du mouvement Amal, dont le leader, Nabih Berri, également chef du Parlement, a décidé de participer aux sessions électorales), plus de 40 députés, ce qui leur permet techniquement d'empêcher toute élection.Ces blocs justifient leur volonté de boycott par l'absence d'un candidat consensuel, comme condition préalable à la tenue des élections. Une condition qui a toutefois évolué au fil des mois, le CPL imposant désormais une nouvelle exigence à sa participation: un amendement constitutionnel, en vertu duquel le chef d'Etat serait élu au suffrage universel en deux tours. Le premier concernerait uniquement les électeurs chrétiens, tandis que le deuxième serait ouvert à l'électorat musulman. L'objectif clamé par le CPL est le renforcement du rôle politique des chrétiens au Liban. Pour le 14-Mars, l'intention sous-jacente reste cependant, pour le CPL, l'élection de son chef, Michel Aoun, et la protection des armes et de l'implication militaire en Syrie, pour le Hezbollah. Celle-ci risquerait d'être écornée, du moins sur le plan symbolique, par la présence d'un chef d'Etat proche du 14-Mars, voire neutre. Cela s'était déjà produit avec l'ex-président Michel Sleiman, considéré à la base comme candidat de consensus, mais qui n'avait pas hésité à critiquer, puis à s'opposer ouvertement à la politique du parti de Dieu après que ses combattants ont rejoint la Syrie pour défendre le régime de Bachar el-Assad. Un Parlement autoprorogé et paralysé Au-delà de ces explications, le vide présidentiel actuel, qui dure depuis quatre mois, fait suite à seize mois cumulés de crises gouvernementales successives depuis le début du conflit syrien, ayant pris fin en février 2014, avec la formation d'un nouveau cabinet consensuel. Elle s'articule, en parallèle, à une paralysie parlementaire due au report des élections et à l'incapacité constitutionnelle à légiférer, en l'absence d'un nouveau chef d'Etat. Le mandat des élus, expiré en juin 2013, a en effet été renouvelé jusqu'à novembre 2014, faute d'organisation d'un nouveau scrutin.




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