Algérie

Une reprise «sans protocole» !



La saison footballistique 2020-2021 a démarré avec trois mois de retard. Covid-19 oblige, cette reprise tardive a suscité moult appréhensions de la part de simples observateurs de même que nombre d'acteurs à l'exemple des entraîneurs et des responsables de clubs qui trouvaient la mise en application du protocole sanitaire «difficile» voire «impossible» du fait des moyens réunis mais surtout de la «compétence» de certains intervenants dans l'exécution du guide scientifique validé par le MJS, la FAF et la LFP.Vendredi, au stade du 20-Août d'Alger, le président de la Ligue de football professionnel présidait devant les caméras de la télévision au cérémonial d'ouverture de l'exercice 2020-2021. Abdelkrim Medaouar sera à l'accueil des officiels et des deux formations en présence, le NAHD et le MCO. Les caméramans de l'EPTV se sont baladés un peu partout dans les coulisses de ce classique du Championnat joué sans public tel qu'édicté par une des recommandations du comité scientifique du CNMS. Les téléspectateurs ont eu à suivre les pas des joueurs depuis leurs vestiaires jusqu'à l'aire du jeu en passant par le vestiaire des officiels et le tunnel sous-terrain. Des images inédites mais qui interpellent sur la «légèreté» de l'application de plusieurs points du protocole sanitaire. D'abord au niveau des vestiaires des équipes et des arbitres. Beaucoup de monde circulait dans un espace dépourvu d'aération. Lorsque le caméraman a «surpris» les arbitres dans leur loge, bavettes mises à part, la chambre de 3/2 mètres avait une petite fenêtre en aluminium mais qui était fermée. Sans préjuger de la contagiosité des personnes qui ont fait irruption (les techniciens et journalistes de la télévision ont été exemptés de la présentation du test PCR par la ligue), le risque de contamination était réel. Le MC Oran, dont les joueurs ont défilé devant les arbitres durant l'appel à la vérification des licences, avait retiré la veille un de ses joueurs, Mohamed Lagraâ, soupçonné d'être contaminé par la Covid-19. Malgré la certification d'un membre du staff médical des Hamraoua, rien ne dit que Lagraâ n'a pas de «copies» parmi ses camarades.
Des «gourbis» homologués
La proximité des vestiaires des équipes avec celui des arbitres et le «flux» de personnes tierces autour des principaux points de rencontre entre joueurs et officiels n'étaient pas les seuls griefs à retenir durant ce match inaugural de la Ligue 1. Et pour cause ! Les bancs de remplaçants occupés ailleurs par les seuls membres des staffs technique, médical et administratif. Les joueurs, eux, trouvent refuge dans les tribunes. Une condition qui n'a pas été respectée dans aucun des 8 matchs joués vendredi et samedi. Pis, une scène de pure pagaille a attiré l'attention des téléspectateurs lors du match USMA-ESS. Lorsque le jeune Amoura inscrivait le second but de son équipe, synonyme de victoire incontestable face aux gars de Soustara, le banc de l'Entente a déboulé tel un seul homme vers le buteur providentiel. Les membres de tous les staffs, les remplaçants non-incorporés et les remplacés ont fêté depuis la main courante noire de monde traversant l'aire de jeu sans que le responsable chargé de la mission de gérer l'espace main courante et le commissaire Covid n'interviennent. Pouvait-il en être autrement ' Forcément aucune chance de revoir l'organisation mise en place en Europe reproduite chez nous. D'abord à cause de l'infrastructure elle-même. Des stades datant de l'ère coloniale continuent de bénéficier du feu vert des «homologueurs» de la LFP, contraints de suivre les recommandations de leurs supérieurs ; eux-mêmes instruits par des autorités qui se soucient peu de l'esthétique des lieux de pratique sportive et, surtout, de la santé des pratiquants. C'est bien de donner un coup de pinceau aux différents coins et recoins de nos stades, un minimum d'égard pour les outils de sécurité et de confort ne peut qu'aider à développer le sport et à protéger ses adeptes. L'instauration du huis clos autrement que par la sanction disciplinaire suite au mauvais comportement du public pouvait (peut encore) constituer une opportunité pour revoir la manière d'organiser une simple partie de football. Il ne faut pas s'étonner, et vociférer, quand la CAF ou toute autre instance de football décide de ne pas autoriser le déroulement d'un de ses matchs dans des «gourbis» agréés. C'est plus facile et moins coûteux que de faire subir des centaines de tests PCR à des footballeurs talentueux peut-être mais qui sont peu regardants envers leurs conditions de travail...
M. B.


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