Algérie

Une rentrée sur fond d'incertitudes économiques


Une rentrée sur fond d'incertitudes économiques
Cette rentrée sociale, la première à inscrire dans le quatrième mandat de Abdelaziz Bouteflika, s'ouvre sur fond d'incertitudes économiques avec en parallèle des promesses de relance de la production nationale.Cela pour dire que ce sont toujours les mêmes questions qui restent en suspens faute de prise en charge effective. C'est le cas particulièrement pour le développement de l'économie productive. Un dossier qui urge, surtout avec la multiplication ces dernières semaines des signes de fragilité financière et économique du pays (baisse des exportations d'hydrocarbures et de la production céréalière par exemple).Les indicateurs ne sont pas au beau fixe. Entre les notes de la Banque d'Algérie, celles des instituions régionales et internationales, les avertissements ne manquent pas alors que les actions tardent à être lancées sur le terrain. L'économie nationale continue donc à tourner le dos à la croissance, en dépit des atouts dont dispose le pays. De son côté, le gouvernement enchaîne les grandes annonces et les orientations et à débloquer de l'argent pour des projets qui s'éternisent faute de bonne conduite managériale, de planification et de rigueur.Dans son plan d'action pour la période 2015-2019 doté d'une enveloppe de 262 milliards de dollars et dont le mode opératoire n'a pas encore été arrêté, l'accent est mis sur le redéploiement stratégique du secteur industriel public à travers la création de grands groupes industriels performants et compétitifs. La dernière mesure rendue publique dans ce cadre concerne justement la création d'une dizaine de groupes industriels publics. Cette annonce qui intervient à la veille de la rencontre nationale sur l'industrie (prévue théoriquement en ce mois de septembre) porte sur la réorganisation du secteur public marchand industriel d'une manière graduelle pour reprendre les précisions faites à cet effet par le ministre de l'Energie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, selon lequel les nouveaux grands groupes verront le jour avant la fin de l'année 2014.Réorganisation du secteur public industriel : Quel impact 'Mais dans quelles conditions et avec quels modes de gestion et pour quel impact. Ce sont-là les questions qui refont surface. Certes, le ministère de l'Industrie évoque le recrutement de managers d'entreprises et de groupes industriels pour garantir la bonne gouvernance et «rompre avec les habitudes actuelles», avec obligation d'un contrat de performance. Mais, ce n'est pas nouveau comme engagement et comme solution.Les contrats de performance adoptés ces dernières années dans plusieurs secteurs n'ont pas eu l'effet escompté, à l'exception de quelques exemples de réussites dans certaines filières agricoles. En somme, le débat sur l'organisation du secteur industriel public n'en finit pas. Le dossier de l'organisation de l'industrie revient régulièrement sur la scène économique avec des réaménagements sans impact, puisque ces dernières années on n'a pas cessé de parler de la disparition des Sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP). Et ce, sans pour autant aller à un changement de fond susceptible de mettre en place la synergie tant prônée et huiler la machine productive nationale.Le redéploiement approuvé récemment par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) sera-t-il le bon, ou s'agit-il juste d'une manière de voiler le véritable débat sur le développement de l'industrie nationale ' Pour l'heure, les points contenus dans ce schéma n'apportent rien de nouveau. Ils rappellent de vieilles décisions portant entre autres sur la création d'entreprises championnes. Un programme pour lequel les pouvoirs publics ont dégagé d'importantes enveloppes budgétaires (entre assainissement des dettes, restructuration et modernisation).A titre illustratif, l'Etat a consacré 320 milliards de DA depuis 2009 pour l'assainissement des entreprises industrielles publiques, dont seulement 18% de ce montant a été consommé. Les résultats sont là aujourd'hui. Ils sont loin des objectifs tracés à cet effet. Cette question reviendra sans nul doute en débat lors de la prochaine rencontre nationale sur l'industrie. Un rendez-vous qui rappelle celui de février 2007 tenu en grande pompe sous la houlette de Abdelhamid Temmar, sous le slogan : « Réveil d'un géant». Mais pour l'heure, le secteur est toujours au stade de l'hibernation. Et dire qu'en plus des réunions et des symposiums, depuis 1999, les études sur la relance de l'industrie n'ont pas manqué. Confiées dans la plupart des cas à des cabinets d'expertises étrangers, ces études n'ont fait que consommer de l'argent.


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