Une rentrée footballistique agitée

Deux faits marquants ont caractérisé la rentrée footballistique en Algérie : le premier, dramatique, lié à la mort tragique de l'international camerounais de la JS Kabylie, Albert Ebossé, lors de la seconde journée du championnat de Ligue 1, à l'issue de l'affiche JSK-USMA. "Une ardoise tranchante, un objet litigieux identique aux objets retrouvés hors du stade", dixit le ministre des Sports, Mohamed Tahmi, a fauché à la fleur de l'âge un footballeur pétri de qualités et promu à un bel avenir. Le second redonnant un peu de baume aux c?urs blasés des Algériens, à savoir le début tonitruant des Verts dans les éliminatoires de la CAN 2015, avec deux victoires en autant de matchs joués. Une confirmation en fait de la belle production des Algériens au Mondial 2014, même si, entre-temps, les Verts ont changé de patron, Halilhodzic ayant passé le témoin à Gourcuff. Il n'existe naturellement aucune corrélation entre les deux faits, mais ils incarnent parfaitement une réalité implacable du football algérien : pendant que le football local continue de se morfondre dans les méandres de la médiocrité avec en sus l'aggravation chaque saison du fléau de la violence dans les stades pour en arriver désormais à la mort d'un footballeur étranger, l'équipe nationale, clés en main, formée par des joueurs expatriés, constitue la seule satisfaction d'une discipline aux abois. Au moment où le championnat national régresse de plus en plus et aligne les scandales tous azimuts, l'équipe nationale navigue carrément à contre-courant et apporte cette embellie inespérée. Du coup, c'est plus facile de tourner la page ou plutôt de cacher le soleil avec un tamis. L'EN est en fait l'arbre qui cache la forêt, l'illusion trompeuse qui entretient l'espoir que tout n'est finalement pas mauvais. Beaucoup de nos dirigeants surfent du reste sur la vague tranquille des Verts, feignant sans doute d'oublier que le risque du tsunami de la violence dans les stades est loin d'être faible.NomAdresse email