Une rencontre régionale tenue à Oran Les frondeurs du FLN s'organisent

A l'instar d'autres hauts cadres et militants de l'est et du centre du pays qui ont ouvertement critiqué la démarche de l'instance exécutive du parti au lendemain de «l'officialisation» des listes des candidats aux prochaines législatives, ceux de 10 wilayas de l'Ouest ont tenu, hier, un conclave à Oran. Des cadres, des députés des deux chambres, des membres du conseil national, des élus locaux du Front de libération national, représentant dix wilayas de l'Ouest, ont décidé d'adresser une lettre ouverte au président de la République «en tant que président d'honneur du parti», pour la mise sur pied d'une commission d'enquête afin de faire toute la lumière sur ce qu'ils qualifient de «dessins occultes qui sont derrière le génie suicidaire de la direction du parti», qui, affirment-ils, cible les compétences des deux bords, à savoir les redresseurs et les «pro-Benflis». Cette décision a été prise à l'issue d'un conclave des cadres du parti tenu lundi à Oran. Des ex et d'actuels députés, des ex-mouhafedhs, des élus et des membres du conseil national, venus des wilaya de Mascara, Mostaganem, Sidi-Bel-Abbès, Saïda, Aïn Témouchent, Tiaret, Tlemcen, Relizane, El-Bayadh et Oran ont tenu une rencontre à Oran pour «débattre de la situation que vit le parti depuis l'annonce par la commission nationale des candidatures du FLN, des composantes des listes pour la toute prochaine échéance électorale. Le communiqué sanctionnant cette rencontre «dénonce rigoureusement les dépassements de la commission nationale de candidatures lors de la confection des listes des candidats aux législatives».  Aussi est-il reproché à cette commission la marginalisation des compétences, des jeunes, l'omission du critère de militantisme, le non-respect des dispositions de la loi électorale, notamment celles relatives au lieu de résidence des candidats, et les instructions du secrétaire général, notamment l'instruction 07-01 définissant les critères de choix des candidats. Outre ces griefs, les contestataires soulèvent le cas des 5 membres sur les 7 qui composent le secrétariat de l'instance exécutive qui se sont portés candidats aux législatives et qui se sont placés en tête des listes, et ce en violation flagrante des statuts et du règlement intérieur du parti».  Tout en s'étalant sur les exactions commises par l'instance dirigeante du FLN qui se répercutent en premier lieu sur l'unité du parti, les «frondistes» de l'Ouest affirment que «la commission nationale, représentée par le secrétariat permanent du parti, aura à assumer toutes ses responsabilités quant aux conséquences qu'engendrera un tel complot qui vise les compétences dont dispose le parti et, partant, l'avenir du peuple algérien».  Tout en affirmant que la colère qui couve actuellement au sein de la base pourrait inciter les militants à bouder les listes du parti, les «contestataires» mettent en garde contre les résultas qui en découleront lors des législatives du 17 mai prochain.  Pour conclure, les cadres des 10 wilayas de l'Ouest soulignent «qu'ils prennent à témoin l'opinion publique et principalement les militants du parti sur le fait que le bureau politique du FLN «est désormais soumis à l'influence de certains membres de l'instance exécutive et en appellent au secrétaire général du FLN pour assumer toutes ses responsabilités quant au strict respect des lois fondamentales du parti avant qu'il ne soit trop tard».  Selon des participants à ce conclave, une commission de suivi composée des représentants des 10 wilayas a été mise sur pied. Elle aura pour mission de prendre contact avec les représentants des wilayas du Centre, du Sud et de l'Est en vue de préparer une rencontre nationale des cadres et militants «contestataires». Cette rencontre sera précédée par une rencontre régionale des wilayas de l'Ouest.