Algérie

Une rencontre nationale pour évaluer la formation médicale en Algérie



Ne répondant plus aux exigences de l'heure, la loi d'orientation du secteur de l'enseignement supérieur est en cours de révision pour l'adapter aux standards internationaux, selon Boualem Saïdani, directeur général des enseignements et de la formation supérieure, au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.Il s'agit, en effet, de la loi n° 99-05 du 4 avril, amendée la dernière fois en 2008 avec l'introduction du système LMD et depuis, elle est restée inchangée, et ce, après plus de 20 ans d'existence, ce qui la rend non compatible avec les exigences et le développement du secteur, surtout que le système LMD n'a pas atteint ses objectifs parce que les mécanismes d'évaluation qui devaient l'accompagner n'ont pas été mis en place. M. Saïdani, qui s'est exprimé hier à l'occasion de son passage sur les ondes de la Chaîne 3 a estimé que «cette loi mérite d'être révisée dans son intégralité et en profondeur». Sa révision a été entamée depuis quelque temps déjà et le comité chargé de la rédaction de la mouture finale du projet de loi a été installé en janvier 2021. Le projet s'inscrit parmi les priorités du département de Benziane qui s'attelle à rehausser la qualité de la formation au niveau des universités algériennes jusque-là assez critiquée. L'invité de la rédaction précisera que l'une des mesures phares prévues dans cette révision de la loi est «la création d'une Agence d'accréditation et d'assurance qualité, eu égard à l'exigence mondiale en matière de qualité de la formation, de la recherche et de la gouvernance de nos universités». L'Agence bénéficiera d'un statut particulier et de l'indépendance de gestion et dont la mission principale sera d'évaluer les offres de formations dispensées au sein du secteur. Il ajoutera que même l'enseignement des sciences médicales n'a pas été révisé depuis les années 70. «Il était donc important de revoir dans le fond et dans la forme la formation médicale» a estimé le responsable.
M. Saïdani a annoncé qu'une rencontre nationale est prévue le 1er juillet pour évaluer la formation médicale. «Nous avons programmé une rencontre nationale, le 1er juillet prochain, en présence des étudiants, des enseignants et des responsables», a-t-il précisé. Et de poursuivre : «D'autres départements ministériels sont invités à y participer et nous avons voulu impliquer le ministère de la Santé, le ministère de l'Industrie pharmaceutique, le ministère des Finances, la Fonction publique et les syndicats». Cette rencontre d'évaluation avec tous les partenaires a pour objectif de faire le bilan en toute transparence et «situer les lacunes pour apporter des solutions palliatives, de manière à rendre la formation médicale plus adaptée aux besoins de la société», selon l'invité, estimant que cette crise sanitaire a servi «d'accélérateur» dans cette démarche. Il s'agit notamment de l'ouverture de l'université algérienne sur le monde extérieur et à l'international.
Le directeur général des enseignements et de la formation supérieure a ajouté que la révision de la loi d'orientation comprend «une disposition pour assurer le transfert de technologie et la participation de formateurs venus de l'étranger». Par ailleurs, l'invité saisira l'occasion pour énumérer les chantiers retenus prioritaires pour l'enseignement supérieur, comme les formations spécialisées destinées à l'industrie pharmaceutique, le statut des doctorants, les débouchés pour l'insertion professionnelle, l'amélioration des services des ?uvres universitaires et la qualité de la gestion des universités. Il soulignera que «la gouvernance des établissements universitaires est essentielle et doit également répondre au standard international». Et d'ajouter : «À moyen terme, nos diplômes doivent répondre à des standards universels faute de quoi, ils ne seront plus reconnus à l'échelle planétaire, c'est pourquoi, nous considérons que cette Agence est essentielle.»
Ilhem Tir
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