Algérie

Une relation stratégique



Ce n'est pas l'histoire d'un face-à-face, mais celle d'une relation propulsée sur le devant de la scène à la suite de l'acte de piraterie israélien prenant pour cible une flottille chargée de secours destinés aux Palestiniens de la bande de Ghaza, faisant de nombreux tués. Il s'agit des relations entre la Turquie et Israël, une question déjà soulevée lors de l'agression israélienne contre ce même territoire durant l'hiver 2008, avec un prolongement inattendu au sommet de Davos, quelques semaines plus tard, le Premier ministre turc tenant à empêcher le président israélien d'asséner ses contre-vérités.Depuis l'attaque israélienne, il y a comme une gradation dans la réaction turque, et Ankara en a esquissé hier une éventualité en faisant savoir qu'elle va revoir ses relations avec Israël si ses citoyens détenus après l'agression de lundi n'étaient pas libérés, hier soir. L'ultimatum a été lancé par le chef de la diplomatie turque, mais rien n'indique qu'Israël n'y accédera pas, car ne pas le faire, c'est accepter le pire comme le laissent justement entendre les dirigeants turcs, dont le Parlement qui demandait hier au gouvernement de « revoir nos liens politiques, militaires et économiques avec Israël et de prendre les mesures efficaces nécessaires ». Cela donne une plus grande consistance aux propos du Premier ministre turc qui avait déclaré mardi qu'« Israël est menacé de perdre son seul ami dans la région », tout juste après avoir exhorté la communauté internationale à « punir » Israël, pour ce que lui-même a qualifié de « terrorisme d'Etat ».Quant à l'amitié en question, celle-ci pour tout dire, n'a rien de banal, et elle est même spéciale, rapportée à la région du Proche-Orient. Elle est d'abord ancienne puisque le processus de normalisation remonte à 1949. Et depuis 1996, elle revêt un caractère stratégique avec la signature de deux accords de coopération militaire et d'échange de haute technologie. Ces textes octroient à Israël certaines facilités pour l'entraînement de son armée de l'air et sa marine, et font de la Turquie, un important marché pour l'industrie militaire israélienne. Et depuis 2002, l'eau de Turquie coule dans les robinets israéliens. Et puis la Turquie a quand même accompli un rôle diplomatique très apprécié en servant d'intermédiaire entre la Syrie et Israël. Au moins à ce niveau, puisque Ankara maintient le contact avec le Hamas palestinien et accueille ses délégations. L'enjeu est considérable et très certainement, Israël ne prendra pas le risque de perdre l'amitié de la Turquie pour avoir annoncé dès mardi soir que tous les ressortissants arrêtés seront expulsés. N'est-ce pas trop peu et même trop tard, les dégâts étant énormes ' C'est aux Turcs d'apprécier


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