Algérie

Une relation privilégiée Edito : les autres articles


Une relation privilégiée                                    Edito : les autres articles
Le chef du gouvernement espagnol effectuera aujourd'hui sa première visite en Algérie. Une règle en quelque sorte, les deux pays étant liés depuis 2002 par un traité d'amitié, un cadre qui permet de conférer un caractère privilégié à ces relations et d'anticiper sur l'avenir. Quels sont les éléments d'appréciation des relations que les Etats entretiennent dans un cadre bilatéral ou plus large ' L'Algérie a eu en ce sens, avec certains pays, des relations politiques denses, mais sans plus. L'inverse est également vrai, avec des échanges économiques hors de tout rapport politique supposé pourtant en être le support.
Autant dire que l'un sans l'autre reste possible, mais leur jonction constitue une bonne combinaison. Et quand il n'y a pas le moindre contentieux, c'est encore mieux. Une question de bon sens. En est-il ainsi des relations entre l'Algérie et l'Espagne ' Oui, comme l'atteste le Traité d'amitié qui a bouclé une décennie d'existence et qui est tout à la fois un aboutissement, mais aussi une vision à long terme qu'il faut mettre à jour et préserver. On se plaît de part et d'autre à souligner qu'il n'y a pas le moindre contentieux, ni politique ni historique. Comme pour faciliter aussi des échanges déjà denses entre les deux pays.
L'Espagne n'a jamais prétendu concurrencer des pays à la puissance industrielle et financière plus forte, faisant la politique de ses moyens, mais ses choix économiques et de développement suscitaient des commentaires élogieux même si, constate-t-on, le miracle espagnol s'essouffle et que le modèle en question affiche ses limites. Après avoir tout cédé, l'Espagne vit une grave crise économique. Des écarts ou des excès que des hommes politiques espagnols, comme l'ancien Premier ministre socialiste Felipe Gonzalez, appréhendaient ouvertement et depuis bien longtemps, en estimant que leur pays vivait au-dessus de ses moyens et même qu'il vivait à crédit.
C'est dans un tel contexte qu'intervient la visite de Mariano Rajoy, le Traité d'amitié lui conférant un caractère ordinaire pour avoir envisagé des échanges réguliers à tous les niveaux entre les hommes politiques des deux pays. Le fait marquant en sera la cinquième réunion de haut niveau entre les deux pays, mais nul doute que les urgences figureront en bonne place dans l'agenda des discussions ou en inspireront l'élaboration. Et de quelle nature sont-elles ' Politiques, strictement économiques ou les deux à la fois ' Beaucoup plus économiques, crise mondiale oblige, et c'est là où les deux pays se retrouvent. Convergence mais pas similitude, l'Algérie étant engagée dans un processus de développement avec un programme d'investissement conséquent, tandis que l'Espagne, qui entend relancer son économie, espère tout naturellement en bénéficier. Ou plus simplement tirer profit d'une relation privilégiée que les deux pays refusent de restreindre au seul aspect économique.
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