Algérie

Une relation à repenser


Une relation à repenser
La récente campagne électorale a démontré, selon des universitaires, le gouffre qui sépare la classe politique nationale d'avec les nouvelles technologies. Selon ces mêmes spécialistes, nos politiques, toutes tendances confondues, n'ont pas tenu compte de la percée qu'ont connue les nouvelles technologies dans notre pays (libéralisation du système de la téléphonie mobile, large adhésion des Algériens aux réseaux sociaux, etc.), pour se rapprocher davantage de leurs électeurs. Ce constat a été fait à l'ouverture, hier à Alger, d'un colloque international organisé par le Laboratoire d'étude et d'analyse des politiques publiques en Algérie, de l'université d'Alger 3, sous le thème «L'espace public médiatique et la sphère politique dans les sociétés maghrébines», en présence d'intervenants de Libye, de Tunisie et d'Allemagne. Des chiffres officiels, établis en 2011 par le gouvernement, renseignent sur le degré d'attachement qu'ont les Algériens pour les appareils téléphoniques : soit une moyenne de 75 portables pour chaque 100 habitants (75%), pas loin de la moyenne mondiale qui, elle, est de 89% (89 portables pour chaque 100 habitants). L'Algérie est, en la matière, passée leader, comparée aux autres pays arabes, à l'instar de l'Egypte (seulement 11 portables pour 100 habitants). Selon Smara Nassir, maître de conférences à la Faculté des sciences politiques et de l'information de l'université Alger 3, les partis politiques en course pour les législatives auraient pu s'inspirer de la campagne du ministère de l'Intérieur, au cours de laquelle il rappelait aux citoyens leur devoir électoral, via les SMS. Toujours sur le registre de la campagne des législatives, l'enseignant note que la presse écrite nationale «a failli à son devoir d'informer les lecteurs et potentiels électeurs, en ce sens que les journaux auraient dû expliquer au lectorat les modalités de vote et le déroulement du processus, plutôt que d'axer sur les autres aspects liés exclusivement au discours électoral, par ailleurs uniforme chez l'ensemble des politiciens», précise-t-il. De son côté, Mezoui Mohamed-Réda, directeur du Laboratoire d'études et d'analyse des politiques publiques en Algérie, organisme rattaché à l'Université Alger 3, a appelé les médias lourds (TV et radios) à davantage d'ouverture et à plus de professionnalisme. A noter que la problématique du colloque, qui s'achève aujourd'hui, se rapporte au constat que «les sociétés maghrébines connaissent actuellement des changements majeurs, qui remettent en cause les postulats d'analyse du sud de la Méditerranée, notamment l'incapacité de ces sociétés», affirment les organisateurs. L'une des problématiques soumise au débat est liée à l'influence qu'ont les médias lourds et la presse écrite sur l'opinion publique.
Y. D.


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