Algérie

Une régression en matière de respect des libertés



Une régression en matière de respect des libertés
C'est aujourd'hui que le monde célèbre le 67e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. A cette occasion, la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH) a élaboré un rapport accablant de la situation qui prévaut dans le pays.Houari Kaddour, secrétaire national chargé des dossiers spécialisés à la LADDH, pense que l'Algérie a régressé dans tous les domaines et regrette qu'en 2015, plusieurs personnes ayant revendiqué le respect de leurs droits aussi bien civils et politiques qu'économiques, sociaux et culturels font l'objet de discriminations et d'arrestations. «Le système algérien a voulu entretenir l'illusion d'un changement là où la réalité est marquée par la continuité dans la répression, les violations des libertés publiques et des droits de l'homme», affirme la Ligue.Les inégalités, la bureaucratie, la corruption, les interdits sont de mise en Algérie. Sur la corruption, la LADDH estime que ce phénomène continue de ronger les rouages de l'Etat et une grande partie de la société. Il a pris, ces derniers temps, des proportions alarmantes. «Aucune institution n'échappe à ce phénomène et à la dilapidation des deniers publics», note le rapport, qui relève de nombreuses anomalies qui minent la législation algérienne en la matière et encouragent la persistance des passe-droits.La LADDH donne des exemples sur l'ampleur de ce fléau qui gangrène la société. Se basant sur les chiffres publiés par l'Office national des statistiques, l'ONG dénonce que 74% des salariés sont recrutés grâce au piston ou à la corruption. «Les anomalies du décret présidentiel n°10-236 du 7 octobre 2010, modifié et complété, portant réglementation des marchés publics, notamment son article 27, empêche le citoyen de jouir de ses droits, entre autres civils et politiques», dénonce la Ligue, qui rappelle que la lutte contre ce fléau nécessite plus de moyens que ceux mis à la disposition des organes et institutions destinés à cet effet.La LADDH demande aux pouvoirs publics la révision des textes législatifs portant institution de l'Organe de prévention et de lutte contre la corruption de façon à élargir ses prérogatives et à renforcer son champ d'action. S'agissant du droit de réunion et de manifestation, le rapport observe que cette année, plusieurs manifestations ont été interdites et d'autres réprimées avec parfois le recours à l'emprisonnement. Les exemples ne manquent pas. Le document cite le cas de jeunes qui ont été tabassés parce qu'ils ont voulu manifester leur ras-le-bol devant l'APN. Des militants des droits de l'homme ont été arrêtés pour avoir manifesté leur soutien au journaliste Hassan Bouras, arbitrairement emprisonné depuis le 4 octobre 2015.Sur le plan social, il est constaté des disparités flagrantes. Pour ce qui est de la peine de mort, la Ligue regrette qu'elle figure encore dans le code pénal. «Les juges prononcent des condamnations à mort, heureusement qu'aucune exécution n'a eu lieu depuis 1993.» La LADDH considère que la peine de mort est un traitement dégradant, injuste et incompatible avec les droits fondamentaux. L'ONG demande l'arrêt immédiat de toute condamnation à mort et à une mobilisation en faveur de son abolition.




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