Algérie

Une région victime de ses propres richesses



Une région victime de ses propres richesses
Toute projection de développement de la commune se heurte au problème majeur du manque de foncier.Faisant partie du grand massif des Zardezas, la commune d'Essebt continue de subir comme une fatalité le cloisonnement naturel, fait pourtant de montagnes et de forêts. Ici, les terres forestières à elles seules couvrent 68% de la superficie. Le reste appartient au domaine agricole et à des privés. Toute projection de développement de la commune se heurte au problème majeur du manque de foncier.Le logement, le développement économique, voire l'amélioration des infrastructures scolaires, restent en stand-by, en attendant des jours meilleurs. Rien que pour le logement, la commune connaît aujourd'hui un déficit de 6000 unités cumulés depuis 1982 et ne peut même pas prétendre bénéficier d'un programme de logements sociaux, pour la simple raison qu'elle n'a pas d'assiettes à proposer. Pour combler ces manques, la commune s'est alors orientée vers la formule du logement, en réalisant tout de même 573 unités implantées à travers les grandes agglomérations, telles que Ghzala, Tangout, Oum Nhal et Boutayeb.Mais cette volonté d'aller de l'avant ne pouvait suffire à elle seule pour venir à bout d'une situation cauchemardesque qui, de décennie en décennie, n'a fait qu'étouffer l'une des premières communes érigées en Algérie au début des années 1850. Comme si les contraintes du relief ne suffisaient pas, la décennie noire, qui a heurté cette région de plein fouet, est venue, elle aussi, amplifier le marasme au chef-lieu de commune. Les contrecoups sont aujourd'hui bien évidents, puisque l'habitat précaire avoisine les 30% de l'ensemble des constructions, dépassant, et de très loin le taux du logement social, qui n'est que de 8%.C'est-à-dire que depuis l'indépendance, à Essebt, on n'a construit que 300 logements sociaux, ce qui semble assez insignifiant, pour une population avoisinant les 17 000 habitants. Mais les contraintes que fait subir le manque de foncier dans cette commune ne se limitent pas au logement. Elles sapent aussi les projections de toute espérance de développement économique, et touchent même le secteur de l'éducation. Selon les données du dernier recensement général de la population et de l'habitat, un tiers de la population d'Essebt est âgé de moins de 19 ans.Une réalité qu'il faudrait prendre en considération pour dénicher déjà les assises foncières nécessaires en vue doter la commune de CEM et de lycées surtout. Avec un seul lycée, Essebt ne pourra plus combler les besoins de ses élèves dans les années à venir, ni même venir à bout du phénomène d'analphabétisme, qui continue de toucher la population, en dépit des efforts engagés. Avec un taux inquiétant d'alphabétisation de 34% touchant la population âgée de plus de 10 ans, la commune d'Essebt reste parmi les premières communes de la wilaya touchée par ce fléau.Seul le POSLe manque de foncier se répercute aussi sur le développement économique et limite toute envie d'investissement, surtout dans le domaine agroalimentaire, qui sied parfaitement à la vocation de cette région connue, à titre d'exemple, pour être un pourvoyeur d'excellence en matière de collecte de lait. Et que faire alors ' «L'unique salut d'Essebt ne viendra que de la mise en exploitation du POS n°03», déclare avec conviction Amar Rezagui, le maire de la localité. S'étalant sur une superficie de 43 ha, ce plan reste en mesure, selon les dires du président de l'APC, d'apporter beaucoup de solutions. «On prévoit d'y construire 1200 logements, sans parler des 140 lots qu'il comprend.Des assiettes y seront réservées pour des implantations à caractère industriel en réservant 10 ha pour l'implantation d'une zone d'activités. Le projet d'un nouveau lycée y figure également. C'est pratiquement la vision d'une nouvelle ville qu'on y projette. D'ailleurs, on a même anticipé en aménageant une route de jonction devant relier l'espace de ce plan à l'actuelle ville d'Essebt», explique M. Rezagui.Ce plan, pourtant validé au niveau local, attend toujours son approbation par les instances centrales. «Il se trouve que ce POS concerne les terres d'une exploitation agricole collective (EAC), qui a manifesté son refus de céder ses terres, alors que ces dernières ne sont pas en production. C'est l'unique solution qui se présente à notre commune», ajoute le maire d'Essebt, le pays des Zardezas, qui, entre autres, a donné au pays deux de ses plumes, nos confrères Saâd Bouaâkba et Abdelali Rezagui.


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