Une recommandation sur fond de polémique et de protestation des travailleurs Décision de fermeture de l'hôtel Les Zianides

Installée par le ministre de l'Intérieur suite à l'explosion de gaz qui a secoué la cité universitaire Bekhti-Abdelmadjid, causant la mort de 8 étudiants, la commission d'enquête et de contrôle, composée des services de sécurité et des représentants de la Protection civile
de Sonelgaz et de la direction du commerce, a rendu cette semaine les résultats de son travail et remis au wali de Tlemcen toute une série de recommandations parmi lesquelles la fermeture immédiate de l'hôtel Les Zianides pour, dit-on, «absence de sécurité et moyens de prévention pouvant générer un risque majeur sur la clientèle».
Cette recommandation, si elle venait à être exécutée, conduirait à une faillite certaine de cet hôtel, considéré comme un joyau architectural et un pôle touristique qui a vu défiler au cours de ses quarante années d'exploitation toutes sortes de manifestations et accueilli des milliers de délégations. La nouvelle est tombée tel un couperet et les travailleurs, cadres et direction générale de l'EGTT n'arrivent toujours pas à comprendre le sens de cette recommandation pour sa fermeture et affirment que «l'hôtel dispose de tous les équipements de sûreté et de sécurité ainsi que de tous les moyens de prévention contre tous les risques éventuels».
Ils voient dans cette décision «une manière de casser le secteur public», car, disent-ils, «l'hôtel a été totalement rénové et restauré et ces opérations ont nécessité la mobilisation d'une enveloppe financière de 60 milliards de centimes». Et d'ajouter : «Cette infrastructure hôtelière n'a connu dans le passé aucun accident mettant en danger la vie de la clientèle.» Cette décision intervient à un moment où l'autre grand hôtel Renaissance connaît beaucoup de difficultés financières ayant pour cause la mauvaise rentabilité de ce méga projet touristique bâti sur le plateau de Lalla-Setti.
La section syndicale de l'entreprise de gestion touristique de Tlemcen, qui gère, entre autres, l'hôtel Les Zianides, parle de «complot et que cette commission a été mise sur pied pour inspecter les infrastructures universitaires et non pas de faire un audit sur la sécurité de l'hôtel», tout comme elle rejette «dans le fond et la forme cette recommandation qui ne sert ni les travailleurs ni le secteur public» et considère, par contre, que «cette fermeture va servir certainement les intérêts de l'hôtel Renaissance, ce qui serait de la concurrence déloyale». Ils se disent «mobilisés et déterminés à s'opposer à cette décision arbitraire».