Algérie

Une récolte quasiment nulle



Une récolte quasiment nulle
La récolte d'huile d'olive de la présente saison est faible même si elle reste mitigée, selon les régions. C'est ce qu'ont annoncé les gérants des huileries et autres oléiculteurs, jeudi dernier, à l'occasion de la foire nationale de l'oléiculture, qui prendra fin aujourd'hui, à laquelle ont pris part près d'une quarantaine de professionnels de la filière oléicole issus de différentes wilayas du pays, notamment du centre, dont Bouira, Tizi Ouzou, Bejaïa et Chlef. La manifestation, relancée l'année dernière après sa mise sous le boisseau des années durant, a été inaugurée par le wali de Boumerdès, Kamel Abbas, et les représentants de la Chambre locale de l'agriculture, au complexe sportif de proximité de Béni Amrane.Quantité et qualitéLa production oléicole est quasiment nulle cette année, selon les participants. Ils évoquent la faible pluviosité, le vent, les incendies, la maladie de la mouche blanche qui a détruit le fruit au moment de la floraison. Et la faible récolte s'est répercutée sur les prix de vente qui oscillent, cette année, entre 600 et 900 DA le litre, selon la qualité. C'est le principe de l'offre et de la demande, il n'est pas question de négocier le prix. D'abord, il faudrait trouver la quantité. « Une production de 700 litres seulement, c'est peu, d'ailleurs, deux huileries qui sont restées fermées cette année à Chabeut alors que la région était classée première dans la wilaya de Boumerdès », nous dira Talah Ahcène de Chabeut El Ameur. Un champignon a détruit la floraison, en plus des herbes nuisibles. « En Algérie, il n'existe pas de traitement de l'olivier, et cela se répercute sur la production », dit-il. Selon des oléiculteurs, 100 kg d'olives donnent généralement 25 à 30 litres d'huile, notamment si elle est pressée à chaud. Ammar Khodja de Tizi Ouzou, producteur d'huile d'olive et représentant de la marque Maksen, parle avec lyrisme de ce jus doré qui fait la joie de nos papilles. L'huile d'olive possède des vertus multiples et des goûts différents, sa fabrication est un art, selon lui. Il raconte, en nous plongeant dans la nature, que la qualité passe par plusieurs étapes, d'abord celle de l'olive. « Pour que les olives conservent toute leur fraîcheur, il faut qu'elles soient acheminées directement de l'arbre à l'huilerie afin qu'elles ne s'altèrent pas et préservent leurs valeurs nutritionnelles. Leur stockage, pendant des jours, provoque de l'acidité », explique t-il. Et de parler de la manière de fabriquer de l'huile : « Il faut respecter la température de la chaîne de production (27 degrés), la pression à froid et le conditionnement sous vide. On reconnaît la bonne qualité de l'huile à son goût fruité, à sa légère amertume et la réaction physique que l'on a après sa consommation. ». Au lieu d'extraire 30 litres de 100 kg d'olives, il dit préférer favoriser la qualité à la quantité en recourant uniquement à la pression à froid.DistinctionsSayah Benyoucef, ingénieur d'Etat en recherche opérationnelle, a bénéficié d'une huilerie en 2001 à Chlef, dans le cadre du PNDA. Il représente la medjadja, une variété d'huile issue des oliviers plantés sur les montagnes de Medjadja. « 90% des oléiculteurs de la wilaya ont planté le chemlal, une variété d'huile de table qui peut concurrencer celle de Grèce ou d'Espagne », a-t-il déclaré pour vanter la qualité de cette huile. Ce producteur a exposé trois variétés de savon fabriqué à 100% à base d'huile d'olive. Autre petit moment de bonheur, celui dédié à la dégustation. Les exposants ont proposé aux visiteurs de goûter à leur huile en leur offrant du pain fait maison. Après cette visite, il n'est pas question de choisir son huile d'olive par hasard. Même si la qualité recherchée n'est pas encore trouvée, selon Nacéra Hamouche, chargée de la communication à la Chambre d'agriculture de Boumerdès, il fallait bien encourager les producteurs avec l'organisation de ce concours. Des prix ont été ainsi décernés aux trois meilleurs producteurs. Il s'agit de Dekkiche Lounès de Souk El Had, Bouaziz Brahim de Béni Amrane (Boumerdès) et Ammar Khodja Yacine de Tizi Ouzou.




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