Algérie

Une recette allemande pour former des boulangers algériens



Le président du comité national des boulangers affilié à l’UGCAA, Mantour Maamar, a annoncé le gel des négociations, à l’heure actuelle, avec les pouvoirs publics, sur la révision du prix de la farine et du pain.

« Le sujet est devenu tout simplement un tabou», a déclaré hier M. Mantour, lors de la signature d’une convention-cadre entre le comité des boulangers et le bureau d’études germanique GTZ pour assurer un soutien technique à la corporation des boulangers.

Le représentant des boulangers a affirmé qu’il avait récemment saisi le ministre du Commerce pour parler de la situation des boulangers et de la nécessité de revoir la loi qui fixe le prix de la farine et du pain. Mais, selon Mantour, le ministre n’a pas voulu évoquer ou discuter la question des prix. «Il ne veut plus entendre parler du prix de la farine et du pain», dira clairement le président du comité des boulangers en estimant que cette situation encourage davantage les boulangers à vendre leur produit clandestinement et tricher dans les mesures lors de la confection du pain. Pour Mantour, la révision de la loi est primordiale car le pain est un élément de base et un produit stratégique.

Et pour ne pas se focaliser uniquement sur le problème des prix en laissant la corporation activer dans la précarité et la méconnaissance, les représentants de l’UGCAA ont organisé des rencontres avec leur partenaire allemand GTZ pour conclure une convention visant à créer un centre de formation spécialisé en boulangerie en Algérie. Selon Mantour Maamar, 95% des boulangers ont appris le métier sur le tas. «L’ensemble des boulangers n’ont pas eu une formation technique qui les aide à développer leurs connaissances», explique-t-il en indiquant que le centre permettra aux boulangers une formation de recyclage notamment pour les jeunes d’entre eux. Le président du comité rappelle la nécessité de prendre en charge les doléances des boulangers et le développement de ce secteur qui est menacé de disparition. «Plusieurs boulangers ont baissé rideau car ils n’ont pas trouvé leur compte, voire de l’écoute», dira Mantour.

Si le président du comité parle de formation et de développement du secteur de la boulangerie, le chef du programme d’appui aux associations professionnelles et patronales de GTZ, Stitz Winfried, a précisé qu’il s’agit d’un accord de principe qui va se développer en fonction des résultats d’une étude de faisabilité du projet, qui consiste à créer un centre de formation. Il indique que le programme de son groupe est basé sur un soutien technique accordé aux associations notamment aux PME. «Nous avons signé 11 accords avec différentes associations depuis 2005», affirme Stitz en ajoutant «la porte est toujours ouverte pour toutes les associations professionnelles et patronales mais, est-il précisé, pour des projets rentables».

A retenir que les boulangers algériens ont été qualifiés avec douze autres pays pour le concours mondial du pain, qui aura lieu les 20 et 21 janvier 2007 en France, et pourtant... nos boulangers n’ont pas eu une formation spécifique dans le domaine.




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