Algérie

Une radio insolite


« La presse écrite locale est de la foutaise » Au moment où sous d?autres cieux les journalistes correspondants sont comblés de prévenance et de sollicitude de toutes parts, à Djelfa, lieu de prédilection de la contradiction et de l?inconséquence, un confrère affilié à un titre arabophone se fait tout bonnement rabrouer de la radio comme un malpropre, tout en subissant un rudoiement digne de videurs de cabarets de la part de ses « confrères ». Le comble est que cette scène, qui n?honore nullement ses auteurs, a eu lieu dans l?enceinte de la radio locale de Djelfa, qui organisait des journées portes ouvertes à l?occasion de la Journée mondiale de la liberté d?expression. Le motif est d?autant plus diamétralement opposé au principe même pour lequel cette radio s?ouvre (et quelle manière de s?ouvrir ! ) au grand public, à savoir le principe sacro-saint de la liberté d?opinion et de parole. En l?occurrence le « tort » de ce jeune correspondant, mais qui compte déjà parmi les anciens, n?a fait qu?exprimer un point de vue qu?il a rédigé par candeur sur un des feuillets prévus à cet effet, en suggérant de revoir l?appréciation quant à quelques journalistes et de songer à la désignation d?un directeur ou d?une directrice répondant au profil de gestionnaire au premier chef et de journaliste à souhait. Quand bien même ceci n?était pas le cas pour Djelfa, il n?en demeure pas moins qu?il ne s?agirait là que d?une opinion comme tant d?autres. A l?instar d?ailleurs de celle qui a été émise par ce responsable de la radio, celui qui a déchiré le papillon au nez de notre confrère et qui trouve (et il est libre de le penser) que la presse écrite locale est de la « foutaise » ! Pourtant ceci n?a aucunement titillé la sensibilité de la corporation à laquelle il est censé appartenir ! Mais le drame est que cette réflexion déplacée, émise à l?égard de la presse écrite, est largement encouragée par ceux-là mêmes qui jouissent, de traitements de faveur de la radio et qui jugent les journalistes locaux comme désormais des apostats du journalisme ! Un communiqué acerbe signé solidairement par les membres de la corporation a été adressé dans ce sens au ministre de la Communication et au directeur général de la radio.


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