Une quinzaine de stations-service en rénovation: Des tracas pour les automobilistes

Sur les quelque 32 stations-service que compte la wilaya d'Oran, près de la moitié, soit une quinzaine, est actuellement en chantier dans le cadre d'un programme national de mise à niveau de ces structures.

Lancée il y a plusieurs semaines par Naftal, en prévision de l'ouverture de l'activité à la concurrence étrangère, l'opération a eu comme conséquence de concentrer toute la demande des automobilistes sur les seules stations qui restent opérationnelles, ce qui n'a pas manqué de créer des files d'attente interminables dans certaines de ces stations, particulièrement à des heures précises de la journée.

 «Avoir des stations-service modernes et répondant aux normes est une bonne chose pour Oran et pour les automobilistes, mais, actuellement, nous avons du mal à nous approvisionner, surtout en ville. Presque toutes les stations sont fermées pour travaux. Parfois, il faut rouler longtemps pour pouvoir trouver de l'essence, surtout si on recherche un produit spécifique comme le sans-plomb par exemple. Après des débuts laborieux, les automobilistes savent, certes, aujourd'hui quelle station est ouverte et laquelle ne l'est pas, mais ce n'est pas toujours commode. Souvent, les chaînes sont interminables», nous dit un automobiliste. «C'est tout un parcours pour faire le plein d'essence, la plupart des stations sont en rénovation. Des fois, je suis obligé de sortir d'Oran et aller dans les stations de la banlieue pour faire le plein. A la station El-Bahia, il y a des moments où c'est impossible de faire le plein, car la chaîne de voitures y est importante et puisque je travaille, je ne peux pas me permettre de perdre du temps. Ou alors il faut se lever tôt pour éviter tous les tracas. Vivement la réouverture des stations», déplore un autre. «Avant, lorsque toutes les stations étaient ouvertes, les automobilistes n'allaient pas jusqu'à remplir à ras bord leurs réservoirs d'essence ou de mazout. Beaucoup s'approvisionnaient au jour le jour. Ils se contentaient de 200, 300 ou 400 DA, tout au plus, selon leurs moyens du jour. Mais, maintenant, vu tous les problèmes qu'on rencontre, on est obligés de faire le plein complet pour rouler en toute sérénité et éviter, bien sûr, la panne sèche», ajoute un autre. Pour rappel, l'entreprise nationale de commercialisation et de distribution des produits pétroliers et dérivés (Naftal), une filiale du groupe Sonatrach, s'est lancée il y a plusieurs semaines dans un programme de mise à niveau de ses structures en prévision de l'installation prochaine de la concurrence étrangère. La société avait annoncé la modernisation de 673 stations (333 en gestion directe et 340 en gestion libre) sur les 2.000 stations-service que compte l'Algérie. Il s'agit de la modernisation et de la rénovation des stations-service souffrant d'insuffisances en matière de commodités modernes, d'activités annexes notamment «non fioul», d'hygiène et de sécurité. Les stations vont être réaménagées selon un design conçu par une entreprise turque.

 Un décret exécutif a été adopté en juillet 2009 en Conseil de gouvernement, consacrant le principe de l'ouverture du marché de la distribution des produits pétroliers aux opérateurs nouveaux, conformément aux dispositions de la loi n°05-07 relative aux hydrocarbures, rappelle-t-on. Ce décret stipule que toute personne souhaitant avoir une activité de commerce des produits pétroliers pourra s'approvisionner auprès d'une source de production et commercialiser ces produits, après un éventuel conditionnement sur son propre réseau. Naftal compte également se lancer dans des prestations «non fioul» en passant par des partenariats avec des entreprises étrangères. Ces activités concernent plusieurs services: restauration, motels (hôtels aux abords des routes à grande circulation), boutiques et entretien mécanique rapide des véhicules. L'entreprise a vendu 340.000 tonnes de ce produit en 2008 avec un taux de substitution aux essences de 14%. La société contribue à hauteur de 51% de l'énergie finale algérienne en fournissant plus de 9 millions de tonnes tous produits confondus, à savoir les carburants, les GPL, les bitumes, les lubrifiants, les produits aviation/marine et les produits spéciaux.