Algérie

Une question toujours en suspens


Faut-il ou pas au mouvement populaire, né il y a exactement une année, se structurer ou tout au moins se trouver une forme d'organisation ' Voilà une question presque née en même temps que cette mémorable insurrection citoyenne qui continue d'ébahir de par le monde par son pacifisme, notamment.M. Kebci - Alger (Le Soir) - Une question qui vient en appui à une autre, que plus d'un ne cesse de se poser quant à l'opportunité pour le peuple de continuer à «vendredir» et les étudiants à «mardir» ou s'il n'y avait pas nécessité de penser à d'autres formes de lutte qui, elles, suggèrent une organisation de cette dynamique populaire sans précédent. Un sujet qui n'a pas cessé de susciter des débats parfois au-delà de la bienséance tant les velléités de récupération du mouvement ou de son dévoiement hantent l'esprit de la majorité. Et ce ne sont pas les exemples qui manquent, celui du mouvement citoyen de Kabylie, d'Avril 2001 étant encore vivace avec une dynamique qui a été étouffée juste après s'être départie de son horizontalité. Une démarche qui présente, certes, des inconvénients dont, notamment, celui d'une prise de décision qui ne devait pas enfreindre la sacrée sainte règle de la collégialité, mais avait l'avantage majeur de sauvegarder le mouvement.
Ceci même si les partisans de la structuration du mouvement ont un argument en béton ; celui d'une représentation inévitable de tout mouvement à l'occasion de tout aussi inévitables négociations ou conciliabules avec le pouvoir en place. Mais cette représentation présente un inconvénient majeur : celui de ne pouvoir faire représenter toutes les sensibilités qui traversent ce formidable élan citoyen, autour d'un minimum, celui d'un changement démocratique du régime comme entonné par des millions d'Algériens depuis le 22 février 2019. Encore faut-il pour ces éventuels représentants se concerter d'abord entre eux pour constituer ce véritable contre-pouvoir à même de constituer un contrepoids au pouvoir en place. Dans ce sens, les initiatives ne manquent pas et devront inévitablement se retrouver autour de dénominateurs communs pour une meilleure et efficace auto-organisation du peuple pour «imposer la convocation et l'élection de l'Assemblée constituante souveraine» comme réclamé sans cesse par les manifestants. Car il s?agit de conférer des déclinaisons pratiques à ces mots d'ordre entonnés l'espace des manifestations des vendredis et mardis. Des entités dont des comités estudiantins, de dynamiques de la société civile ou même d'initiative de partis, à l'instar des forces du Pacte de l'alternative démocratique.
Mais face à cette volonté de certains d'aller à une forme d'organisation du mouvement populaire d'autant plus que, arguent-ils, que des figures consensuelles dont nombre sont en détention provisoire ne manquent pas, des voix contradictoires se manifestant. Celles-ci disent se méfier d'une structuration au risque de l'avortement et d'étouffement de cette révolution.
M. K.
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