Algérie

Une question de souveraineté nationale



Notre matière grise est là, une jeunesse du savoir et de la connaissance qui innove et a parcouru une bonne partie du chemin de la digitalisation. Une démarche annoncée comme «tournant révolutionnaire» dans le processus de développement de notre économie nationale, sur lequel les décideurs misent gros et mettent le paquet pour développer l'économie de la connaissance.L'occasion justement de solliciter l'avis des experts du domaine et des acteurs autour de la question de la nécessité impérieuse de défendre la souveraineté de nos données. «Une guerre économique interminable sans merci est engagée derrière nos écrans, pour une recomposition du nouveau monde. Une lutte où tous les moyens possibles sont utilisés, dont des outils malveillants ''si bien camouflés'' prenant comme cible la vie privée des internautes, nos entreprises économiques, nos universités, nos institutions même les plus sensibles», décrypte Karim Khelouiati, expert dans le domaine des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Il fait allusion, dans ce sillage, à l'arme à double tranchant des Gafam (Google Amazon. Facebook, Apple et Microsoft.) «Il y va de la souveraineté numérique de l'Algérie.
Et la protection de nos données demeure une question primordiale», a-t-il souligné. «Au-delà des avantages de l'adaptation de entreprises au digital, notamment des opportunités qu'offre l'effet en ligne, la digitalisation doit se faire à travers le respect de certaines règles du jeu, pour protéger ces mêmes entreprises, afin de leur donner une chance de se positionner dans la rude concurrence qui marque le marché mondial», a-t-il poursuivi. Plus explicite, notre interlocuteur rappelle l'objectif principal: rechercher, à travers l'instauration de la loi en vigueur, qui oblige les e-commerçants à l'hébergement de leur site Web en Algérie. «La sécurisation et la protection des données des utilisateurs est la finalité visée», dira-t-il. Cette condition doit faire, selon Karim Khelouiati, l'objet d'une attention particulière par les décideurs, étant donné qu'elle n'est pas prise en compte et respectée par de nombreuses entreprises qui utilisent le digital. «Nombreuses sont les start-up, les entreprises et les sites électroniques, en l'occurrence médiatiques, qui ne sont pas hébergés en Algérie», souligne-t-il. Dès lors, une question se pose d'elle-même: Qu'est-ce qui pousse ces derniers à héberger leurs plates-formes ailleurs' Pour y répondre, nous avons sollicité l'avis de Sami Aliouche, fondateur de la start-up Talabastore, et qui est en l'occurrence, vice-président de la Fondation des jeunes entrepreuneurs algériens (Ayef). «L'hébergement local est possible et l'offre existe, mais ce sont les prix compétitifs et les fonctionnalités, dont la connectivité, qu'offrent les serveurs d'ailleurs, qui amènent les entrepreneurs à héberger», souligne-t-il. Un point qui mérite plus d'attention de la part des pouvoirs publics afin d'encourager davantage notre matière grise. De retour à Karim Khelouiati, celui-ci estime que «tout appareil connecté doit faire l'objet d'une souveraineté, car, d'ici quelques années, il n'y aura plus de data center. Les data de demain seront par exemple nos smartphones», a prédit l'expert. «La data est le pétrole de demain, au vu de la digitalisation de tous les domaines et l'Algérie doit investir dans ce créneau», a-t-il martelé. Cela avant de mettre l'accent sur «la nécessité de développer une industrie aérospatiale dédiée aux satellites à basse altitude, car c'est l'enjeu de demain».
Notre interlocuteur explique, par la suite que le passage à la 6 G, qui permet d'envoyer des données à des vitesses plusieurs fois supérieures à 5G, va se faire à travers le déploiement de myriades de type de satellites suscités. «La nécessité de maîtrise les data est un passage obligé pour l'Algérie, estime Chems-Eddine Bezzitouni, spécialiste des start-up. Ce dernier, qui occupe le poste de directeur du développement chez Creative Valley Groupe, ne manque pas de revenir sur «l'avenir des métaverses en Algérie, qui est aussi riche en enjeux et challenges qu'en opportunités». «Sur le plan des opportunités, nous vivons un moment que nous pouvons employer pour faire émerger une économie fondée sur la connaissance créatrice de croissance.
Pour ce faire, il faut investir le terrain sans tarder, en commençant par la formation aux nouveaux métiers que sont les arts graphiques, les arts numériques, le coding... en plus de se positionner sur le développement des cas d'usage, à travers l'accélération des start-up algériennes», a-t-il conclu.


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