Algérie

Une question de mentalité Escale - De la lecture en Algérie



Une question de mentalité                                    Escale - De la lecture en Algérie
Car à l'exception du papier journal qu'une certaine frange sociale ' jeunes et moins jeunes ' tient plus ou moins quotidiennement en main, histoire de s'informer aussi bien dans la langue de Molière que dans celle d'Ibn Khaldoun, il vous faudra faire preuve de beaucoup de patience, pour dénicher une personne plongée dans la lecture de son ouvrage. La situation socio-économique de tout un chacun étant ce qu'elle est ; ce qui soit dit en passant, n'encourage certes pas l'achat d'ouvrages comme on le voudrait, mais ne justifie nullement cette désaffection généralisée, y compris à l'université censée être le pôle conducteur de la société de demain. « Tant que le livre se vendra à l'école, les élèves ne feront pas de plus amples connaissances avec une librairie », fait remarquer un libraire. Et de préconiser le changement comme c'est le cas ailleurs dans le monde, pour à la fois, amener l'élève à fréquenter périodiquement les lieux et, du même coup, aiguiser sa curiosité intellectuelle en manifestant graduellement de l'intérêt aux ouvrages autres que scolaires et parascolaires. Car ceux-ci se vendent bien au vu de leur nécessité rendue quasi-obligatoire. Et comme la presse nationale n'accorde globalement que très peu d'espace à la culture, se contentant généralement d'informer avec quelques commentaires de circonstances, l'on ne pourra donc pas parler de lectorat potentiellement important. L'absence de véritables critiques littéraires accentue la donne, en ce sens que les auteurs algériens qui éditent leur 'uvre au pays ne sont pas soumis à « rude épreuve ». Il suffit d'assister à une vente-dédicace ou de suivre les comptes-rendus de presse pour en être édifié. Bien sûr, le tout n'est pas totalement sombre puisque subsiste encore une clientèle ' nonobstant son pouvoir d'achat ' friande d'ouvrages de médecine, d'informatique, de bâtiment, de gestion et de comptabilité, les dictionnaires, etc. Les essais historiques et la littérature politique demeurent, néanmoins, des opus les plus écoulés aux dires des libraires. Une demande constante plus tournée vers les ouvrages d'importation, car de meilleure qualité que le produit local. Même si certains éditeurs font de l'excellent travail, il n'en demeure pas moins que le livre édité en Algérie pèche, en effet, par des imperfections sur sa confection : présentation, illisibilité par endroit, fautes d'orthographes, et mauvaise qualité du papier. Il demeure, toutefois, attractif par son coût jugé raisonnable, 350 DA en moyenne. Exit les prix qui défient toute concurrence affichée sur des ouvrages étalés à même les trottoirs des grandes villes du pays. Il s'agit, ici, de recyclage de livres anciens et réimprimés nulle part : psychologie, philosophie, romans d'amour... et des « Arlequin ». Au demeurant, les pouvoirs publics lancent plein de projets qui incitent à lire, dont les bibliobus qui sillonnent le territoire, et la construction d'une multitude de bibliothèques dans pratiquement chaque commune du pays. Mais il va sans dire que la lecture est une culture qui est en soi, un savoir-vivre, bref une question de mentalité avant tout autre considération.


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