Algérie

Une question de justice



On ne parlera jamais assez du courage des jeunes Sahraouis, demeurés ce qu'ils ont toujours été, alors qu'on disait d'eux qu'ils allaient être emportés par le flot des colons marocains. Eh bien non et le premier à s'en être rendu compte, c'est bien le défunt roi du Maroc Hassan II, quelques mois à peine avant l'entrée en vigueur de la fameuse résolution 690 du Conseil de sécurité portant plan de paix des Nations unies. Plus précisément, il s'agit de l'accord Maroc-Front Polisario prévoyant un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Les Sahraouis devaient choisir entre l'indépendance ou le rattachement définitif au Maroc. A l'occasion d'un déplacement dans ce territoire, Hassan II avait compris que les Sahraouis ne choisiraient rien d'autre que l'indépendance. C'est pourquoi le plan de paix de l'ONU n'a jamais franchi le seuil du cessez-le-feu, entré en vigueur en septembre 1991. Depuis cette date et même depuis le décès de Hassan II en 1999, les choses n'ont pas changé, le Sahara étant toujours occupé et le nationalisme sahraoui toujours aussi intact.C'est dire que les changements de personnels dans l'administration marocaine ' le plus significatif étant celui de l'ancien ministre de l'Intérieur, Driss Basri ' n'ont pas réussi à faire des Sahraouis de bons sujets de sa majesté. Bien au contraire, les militants sahraouis sillonnent le globe et portent avec succès la cause de leur peuple. L'une d'entre elles a eu les honneurs des institutions américaines et européennes. Il s'agit de Aminatou Haïdar, privée de documents de voyage mais pas d'identité, comme elle l'exige. Et elle est traitée comme telle. D'abord par l'administration coloniale marocaine qui l'exile, mais sans pouvoir atténuer sa volonté de défendre les droits de son peuple, et par le pays d'accueil, l'Espagne, dont la responsabilité historique demeure entière et qui croyait pouvoir régler le cas d'Aminatou Haïdar en lui proposant le statut de réfugié politique, ce qu'elle refuse avec énergie. Et aussi par la diplomatie américaine qui fait état de son inquiétude « pour la santé et le bien-être de la militante sahraouie Aminatou Haïdar, lauréat du prix Robert F. Kennedy pour les droits de l'homme 2008 et du prix 2009 du courage civil de la fondation Train ».On remarquera avec quelle précision est rédigé le communiqué du département d'Etat. Aminatou Haïdar est bel et bien sahraouie. Elle n'est pas marocaine et elle ne l'a jamais été et elle a le statut de défenseur des droits de l'homme. Pas celui d'apatride ou de réfugié politique, lequel s'applique à d'autres contextes. C'est en cette qualité qu'elle a été reçue aux Etats-Unis. Si un combat est aujourd'hui honoré, ce n'est que justice et c'est justement ce que réclame le peuple du Sahara occidental. Que l'on applique pleinement le plan de paix de l'ONU, autrement dit aller vers la libre expression du peuple de ce territoire. C'est ce qu'a voulu le Maroc en approuvant ce plan en question. Les Américains lui ont rappelé, au début de ce mois, leur choix en faveur de ce plan et pour la justice.


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