Algérie

Une querelle entre des plâtriers tourne au vinaigre : Crime pour une truelle



Une querelle entre des plâtriers tourne au vinaigre : Crime pour une truelle
L'accusé déclare avoir porté 20 coups de couteau à la victime sans avoir l'intention de la tuer Arborant un air détaché, H. Abdelkader, âgé de 24 ans, s'avance à la barre d'un pas allègre, en soufflant dans ses joues. Ce grand paysan au teint basané et aux cheveux crépus, semble avoir hâte d'en finir. Son regard inexpressif balaie les membres du tribunal criminel avant qu'il ne croise ses grosses mains rugueuses derrière son dos. Il a l'air de ce qu'il est. Une puissance de destruction amère et maligne. H. Abdelkader devait répondre du chef d'accusation d'homicide volontaire ce matin du 6 janvier de l'année en cours. Selon l'arrêt de renvoi, une banale altercation a opposé l'accusé à sa victime B. Rabah, alors âgée de 22 ans, l'après-midi du 15 février dernier. Les faits ont eu pour cadre un chantier situé sur l'avenue Max Marchand, à équidistance entre le quartier Miramar et celui de Monplaisant, non loin du siège de la wilaya d'Oran. Les belligérants, qui étaient employés en qualité de plâtriers, se sont, dans un premier temps, querellés à propos d'un outil de travail.A un moment donné, le mis en cause, subitement animé d'une rage folle, a tiré un coutelas et a porté 20 coups sur différentes parties du corps de son antagoniste. Il s'est acharné sur lui, même pendant qu'il agonisait. (Les résultats de l'expertise médicale l'ont confirmé). Il l'a, par la suite, évacué vers le service des urgences du centre hospitalier d'Oran, avant de se livrer à la police. Le président du tribunal le jauge un instant avant de l'interroger : « Je ne comprends vraiment pas pourquoi vous l'avez tué ' » Un rictus déforme le visage du paysan. Après un temps de réflexion, il ergote finalement d'une voix rauque : « Je n'avais pas l'intention de le tuer, Monsieur le juge. Ce n'était même pas mon couteau, c'était le sien ! »Dans la salle, le père de la victime, un septuagénaire, marmonna des mots inintelligibles en pointant un doigt tremblant en direction du meurtrier de son fils cadet. Le magistrat le rappelle à l'ordre et exige le silence. Il se retourne ensuite vers l'accusé, dont le faciès, aux traits rudes, s'est furtivement éclairé par un petit sourire ironique. La réaction du vieil homme l'a vraisemblablement amusé. « Vous lui avez porté 20 coups de couteau et vous venez me dire que votre intention n'était pas de tuer ! », lui fait remarquer, sans ambages, le président du tribunal. « J'ai vu rouge lorsqu'il a flanqué son poing dans ma figure ! », radote l'inculpé sans convaincre. Dans un réquisitoire fleuve, le représentant du ministère public a mis en évidence le caractère soupe au lait de H. Abdelkader, tel que révélé par l'enquête de moralité, ainsi que ses antécédents dans des actes de violence.« Le rapport du médecin légiste stipule qu'à plusieurs reprises, il a enfoncé la lame de son couteau jusqu'à la garde dans le corps de sa victime », a souligné l'avocat général avant de requérir la réclusion criminelle à perpétuité. Le défenseur a plaidé le bénéfice des circonstances atténuantes. Au terme des délibérations, le tribunal criminel a condamné H. Abdelkader à une peine de 15 ans de réclusion.


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