Algérie

Une quarantaine de plaintes déposées contre les baltaguia à Oran



Dans le texte de la saisine, les plaignants désignent nommément un certain B. Hafidh, alias Bounaga, comme l'un des principaux instigateurs des assauts contre les manifestants de la 45e marche.Depuis lundi 30 décembre, les plaintes individuelles contre les fauteurs de troubles de la 45e marche d'Oran, à savoir les baltaguia qui ont agressé verbalement et physiquement les manifestants, ne cessent d'affluer sur les bureaux du procureur de la République près le tribunal correctionnel de Cité Djamel. "Jusqu'ici, plus de quarante citoyens et citoyennes, dont de nombreux étudiants, ont porté plainte contre les auteurs présumés des violences du vendredi 27 décembre.
D'autres manifestants se préparent également à saisir la justice", a affirmé, hier, un des animateurs du hirak et coordonnateur de l'opération, qui a lui-même porté plainte la semaine dernière. Dans le texte de la saisine, les plaignants désignent nommément un certain B. Hafidh, alias Bounaga, comme l'un des principaux instigateurs des assauts contre les manifestants de la 45e marche.
L'homme est connu pour sa proximité avec une association sportive très proche des cercles du pouvoir. "Cet individu a mobilisé un groupe de jeunes pour perturber la marche et menacer la sécurité des citoyens (?)", affirment-ils en soulignant que ces accusations sont appuyées par des preuves (photos et vidéos) largement relayées par les réseaux sociaux. Pour les plaignants, les fauteurs de troubles doivent répondre de leurs actes afin que pareilles dérives ne se reproduisent plus et que les citoyens puissent exercer librement leur droit de manifester et d'exprimer leur opinion sans craindre pour leur intégrité physique.
Pour Me Mebrek, un des avocats du collectif de défense du hirak, la décision des citoyens de porter plainte par-devers la justice est un acte salutaire. "Cela signifie que le citoyen ne se laisse plus faire, qu'il ?uvre à concrétiser les revendications du hirak pour une justice indépendante et forte en mettant les institutions judiciaires devant leurs responsabilités", estime-t-il en indiquant, par ailleurs, que certaines présumées victimes de la répression policière des 12 et 13 décembre, ont réagi en saisissant la justice ou l'Inspection régionale de police de la région Ouest, chargée de "procéder aux vérifications nécessaires de manière à faire toute la lumière sur cette question", selon ce que la DGSN a affirmé dans son communiqué du 15 décembre.
Rappelons que de très nombreux citoyens impliqués dans le hirak ont été violentés, agressés ou interpellés ces derniers mois lors des marches ou des manifestations nocturnes contre la tenue de l'élection présidentielle. Certains ont même fait un passage par la case hôpital à cause de la violence de la répression (la nuit du 10 décembre notamment). Mais les 12, 13 et 27 décembre resteront gravés dans la mémoire des Oranais comme étant des journées noires pour les droits de l'Homme en raison des atteintes aux libertés et des agressions verbales et physiques.



Samir Ould Ali


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