Algérie

Une quarantaine de blessés, 30 interpellations et des questions


Le match ayant opposé, samedi dernier, le club local, la JSMS, à l'équipe de l'ASO Chlef, s'est terminé par des heurts, qui se sont vite transformés en émeutes.Jusqu'à hier, le bilan de ces événements n'avait toujours pas été officiellement arrêté et le nombre de blessés variait d'une source à une autre.
Au moment où des sources proches des services de sécurité avancent le nombre de 60 blessés, dont 38 policiers, le bilan rapporté, hier, par la Protection civile fait état de 39 blessés, dont 26 policiers.
Devant l'absence de toute communication officielle, on avance, çà et là, que ces émeutes auraient également été ponctuées par l'interpellation d'une trentaine de jeunes émeutiers, des mineurs dans leur majorité. Pour revenir au scénario catastrophe de cette rencontre, dont le score de parité mettait fin aux espoirs d'accession du club local en Ligue 1, et selon des supporters présents au stade, tout a basculé à moins de deux minutes du coup de sifflet final.
«On a d'abord eu à constater la chute de deux jeunes supporters des gradins et à leur évacuation vers l'hôpital. A cet instant, et déçus par le score de la rencontre, les supporters de la tribune se sont tous retournés vers la tribune des officiels pour s'en prendre au président du club à coup de slogans injurieux.
Cet échange finira par mettre le feu aux poudres et la fin de la rencontre allait alors servir de starter à la violence des jeunes. Par mesure de sécurité, les supporters de l'équipe visiteuse ont été appelés à rejoindre le terrain pour éviter tout affrontement», témoignent plusieurs personnes ayant assisté à cette rencontre.
Et d'ajouter :«Des dizaines de jeunes supporters locaux en furie se sont alors rassemblés devant l'entrée du stade et tentaient de rejoindre le centre-ville. Il était près de 19h lorsque l'affrontement entre jeunes émeutiers et forces de l'ordre commença.
Au jet de pierres qu'ils essuieront, les policiers ont riposté par des bombes lacrymogènes. La foule en colère parviendra néanmoins à avancer sur plusieurs dizaines de mètres en direction du centre-ville.
Les émeutiers saccageront sur leur passage des vitres du siège d'Algérie Télécom, les corbeilles à papiers, ainsi que les abribus qui jalonnent une partie des Allées du 20 Août, avant d'être stoppés dans leur élan, aux environs de 20h, à l'intersection des Frères Saker.»

Des jeunes en colère
La circulation, fermée sur l'artère des Allées du 20 Août dès la fin du match, ne sera rouverte qu'après 20h et le dispositif de sécurité restait encore visible jusqu'à une heure tardive de la nuit. Les joueurs des deux clubs et le corps arbitral ont dû se cloîtrer dans les vestiaires, avant d'être escortés, vers 22h, par un cordon sécuritaire.
Ces émeutes, et en dépit du nombre de blessés et d'interpellés, ne doivent cependant pas cacher l'interminable descente aux enfers du club chéri de Skikda. Une descente aux enfers soutenue et nourrie par un certain nombre de personnes et d'élus, qui profitent de l'amour que portent les jeunes à la JSMS pour nourrir leurs propres ambitions politiques et mercantiles.
La JSMS n'a cessé depuis deux décennies déjà de servir de tremplin à des «begarra» et des vendeurs de sable sans relation aucune avec le football. La colère des jeunes, samedi dernier, n'était qu'un cri de désillusion. On leur a tellement vendu du vent et promis des chimères qu'ils ont fini par craquer et tenté même de mettre la ville à sac.
Qu'ont donc apporté ces dirigeants qui se sont relayés depuis plus de 20 ans au club skikdi ' Absolument rien. Des centaines de milliards de centimes d'argent public ont été dépensés au nom de la JSMS et dans cette furie financière, on n'a même pas pensé à la doter au moins d'un siège digne d'un club historique.
Ces dirigeants n'ont fait que profiter de l'aura de la JSMS pour renforcer leurs bulletins de vote, faire des affaires, accaparer de luxueux lots de terrain ou convoiter des postes de députés, à défaut de maire. La JSMS, créée par la crème intellectuelle d'une Skikda qui n'existe plus, est tombée depuis trop bas. C'est désormais un club «bla moualin» (orphelin) qui vogue à la dérive, avec le silence complice de tout le monde. À croire qu'à Skikda, il ne reste plus de Skikdis !
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