Une qualité qui défie la concurrence

BCR était un des fleurons de l'industrie algérienne. La qualité, l'efficacité, le design des ménagères, des plateaux, soupières, bols de soupe, pichets, sucriers, pots de lait, de café ... étaient tels qu'une partie a été exportée vers l'Allemagne dans les années 80. BCR a reçu la certification ISO 9001 et ISO 9002, une estampille américaine que beaucoup d'entreprises nationales ou internationales peinent à avoir. Cela prouve que BCR, c'est la qualité au sens propre du terme. Dans les années 80, les ustensiles BCR étaient cédés à des prix raisonnables. A titre d'exemple, une ménagère de 24 pièces coûtait à 100 DA. Actuellement, les prix ont décuplé et les produits BCR trouvent toujours preneurs dont certains sont contrefaits et distribués dans des volumes non négligeables sur le marché algérien. A la rue Ben M'hidi, un agent agréé BCR présente des ménagères de 24 pièces à 2.400 DA et d'autres de 52 pièces à raison de 2.100 DA. Le coffret dans lequel le couvert est présenté n'a rien à envier à celui importé de Turquie ou d'autres pays pour des cadeaux. Cet agent agréé se dit fier de la production locale dont la renommée a dépassé nos frontières. « Les personnes qui cherchent la qualité savent où trouver le bon produit », dira-t-il. C'est vrai que les produits « Taïwan » à moindre prix ont envahi le moindre coin des marchés mais la qualité laisse à désirer. Une fourchette ou un couteau à dix dinars la pièce a une durée de vie qui ne dépasse pas six mois. « Acheter un produit BCR cher est un investissement à long terme », dira cette mère de famille. Cette dernière est à la recherche d'un cadeau pour un couple qui va convoler en justes noces. Une ménagère de 52 pièces fera l'affaire en sus d'un beau papier d'emballage surmonté d'un joli n'ud. Une autre jeune fille cherchant le cadeau rare pour son amie qui fête les fiançailles de son aîné s'est intéressée aux plateaux de service. Du plus petit au plus grand, le prix ne dépasse pas les 3.000 DA. En négociant, elle a pu les avoir à 2.700 DA. Cette jeune fille affirme que les produits BCR ont prouvé leur efficacité depuis leur mise sur le marché. Ses parents ont découvert les différentes gammes et, depuis, ils sont devenus de fidèles clients. Cette cliente n'a fait que suivre la trace de la qualité et du travail bien fini. A Chéraga, c'est un autre agent agréé qui vante la qualité BCR. La gamme de la robinetterie est la vedette dans son magasin. De nombreux promoteurs immobiliers viennent s'en approvisionner chez lui. « Malgré des prix hors de portée des petites bourses, ces produits sont très prisés », dira-t-il. « La qualité est notre credo », a-t-il ajouté. Il confie que beaucoup de personnes se sont rabattues sur les produits « Taiwan » mais au bout du compte, elles ont regretté car la marchandise s'est avérée de bas de gamme et dangereuse à la fois. « Un couteau qui se brise en deux à la moindre utilisation peut provoquer une lésion grave, alors pourquoi ne pas mettre le prix qu'il faut pour éviter les désagréments de la mauvaise qualité ' », s'est-elle interrogé. Au boulevard Hassiba-Benbouali, c'est un autre point de vente BCR qui a échappé miraculeusement à la fermeture. Les clients fidèles sont toujours là à l'affût d'une nouveauté ou d'un cadeau qui fera plaisir. Le responsable de ce magasin est dubitatif. Il regrette le temps où l'usine de Bordj Menaïl tournait à plein régime. Actuellement, ni la relève ni la formation ne sont assurées. Les points de vente se sont rétrécis comme une peau de chagrin. Même le nombre des ouvriers a chuté. Malgré le scepticisme de ce responsable, il reste néanmoins confiant quant à la relance de la production BCR. « Il suffit d'un coup de pouce du ministère de l'Industrie pour maintenir l'entreprise performante », a-t-il souligné. Ce souhait est motivé par les différentes et importantes commandes qu'il faut honorer sous peine de voir BCR mettre la clé sous le paillasson. Pour cela, une politique d'encouragement de la production locale, fondée sur un plan de publicité et une formation de qualité, laisse présager un retour en force sur la scène nationale et internationale de la BCR. Pour ce responsable, la balle est dans le camp des décideurs.