Algérie

Une profession à l'épreuve de l'anarchie



Une profession à l'épreuve de l'anarchie
Etre taxieur n'est pas de tout reposIl ne se passe pas un jour sans que des altercations éclatent entre des clients et des chauffeurs de taxi. Les clients se disent exaspérés par le comportement des taximen.Bien que circulant sans client, certains chauffeurs de taxi ne daignent pas s'arrêter ou même vous regarder. D'autres s'arrêtent, mais refusent de vous embarquer, prétextant que votre destination n'est pas la leur «Machi triki» telle est l'expression phare des taximen à Annaba où ils sont censés assurer un service public. En somme, ces chauffeurs de taxi sont à la disposition du client, croit-on savoir. Mieux encore, si vous louez un taxi pour une course personnelle, dites-vous bien que le taxieur sans demander la permission du client, va s'arrêter en cours de route pour embarquer d'autres clients! Ainsi vous vous trouvez dans un taxi à la place.Toujours les mêmes prétextes au bout des lèvres «ils sont dans notre direction, il n'y a pas d'inconvénient à ne pas les prendre avec nous». Et voilà, outre les 120 DA qu'ils encaissent pour le prix de la course, ils empochent également celle des autres passagers. Incommodés par ces comportements et bien d'autres, les usagers des taxis à Annaba s'orientent le plus souvent vers les fraudeurs «taxieurs clandestins».Ces derniers qui, bien distingués, assurent à la clientèle un service bien qu'illégal, mais approprié au statut du passager «le client est roi». Le taxi fraude bien qu'en stationnement interdit, le plus souvent au niveau du rond-point d'El Hattab, mais ne refuse pas les clients. Il les embarque et les accompagne à la destination désirée, par moment à moindre coût que les taximen.C'est là, toute la différence entre le chauffeur de taxi affilié à la direction du transport, et le clandestin. Apostrophés sur la question, plusieurs chauffeurs ont certes dénoncé à l'unanimité certains comportements contraires à la profession. Assurant qu'il s'agit là d'une minorité de chauffeurs qui sont loin des fondamentaux de la profession du taximan. Ce dernier qui, selon nos interlocuteurs, est au service du client de par la nature de sa prestation de service.Si tel est le cas, à voir la réglementation régissant la profession de chauffeur de taxi, alors pourquoi riment ces sempiternelles contestations et altercations entre clients et taxieur' Ce climat éternellement tendu entre client et chauffeur de taxi, dépasse le plus souvent les prérogatives de la direction du transport à Annaba, où les comportements inadaptés à la profession sont devenus légion, notamment aux heures de pointe.Un moment qualifié par les taxieurs et les clients, d'enfer pour ces derniers et de diktat opportuniste pour les premiers.A Annaba, à partir de 16 heures commence la galère du transport. Des chauffeurs qui passent sans s'arrêter, d'autres refusent de vous embarquer même étant vides, entre les deux, il y a un autre type de taxieurs, qui, profitant le plus souvent de la situation des clients, leur proposent le prix double de la course. Mais que peut faire le client, surtout s'il s'agit de femmes, pour peu qu'elles rentrent chez-elles. Mais le hic dans ces cas de figure, on paye le double de la course, pour se retrouver avec d'autres passagers, que le taxieur, sans gêne, vous impose comme à chaque fois. Contacté par nos soins, un membre du syndicat des taxieurs à Annaba, déplore le comportement de certains chauffeurs de taxi qui n'ont pas encore compris leurs obligations, souhaitant que les clients ayant été lésés, prennent le numéro un du taxi et viennent déposer des réclamations. Mieux encore, notre interlocuteur est allé jusqu'à orienter les clients vers la direction du transport, pour déposer carrément plainte contre un quelconque taxieur, ayant bafoué les droits du client ou outrepassé sa prestation de service. Mêmes propos adoptés par un responsable de la direction des transports de la wilaya de Annaba. L'homme invite les clients qui n'ont pas été pris en charge à déposer plainte auprès de la direction des transports, et le chauffeur récalcitrant sera sanctionné. «Des sanctions du genre, allant jusqu'à 15 jours de fourrière, ont été déjà infligées, et bien d'autres pour des comportements de dépassement auxquels ont été soumis des clients», a fait savoir notre interlocuteur. Il faut dire que depuis les années 1990 la profession de chauffeur de taxi est régie de façon anarchique. Situation qui en dépit de la formation professionnelle au profit des postulants à cette prestation de service, dans laquelle des cours sur le comportement vis-à-vis des clients sont inclus, l'esprit professionnel n'est toujours pas ancré chez la plupart des taxieurs.Des clients, les plus âgés notamment, déplorent l'anarchie de cette profession. Avec une pointe de nostalgie dans le ton, ces derniers regrettent le temps des taxis bleu et blanc. Le temps où les chauffeurs avaient une tenue uniforme.«Aujourd'hui, vous montez dans un taxi, vous vous trouvez avec un conducteur portant une chemise à moitié ouverte, poitrine à l'air libre. Un autre musique à fond et casquette à l'envers vous déshabillant du regard tout le long du trajet... et on passe», nous raconte ce sexagénaire, apparemment blasé du comportement de cette nouvelle gent de taxieurs à Annaba.


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