Algérie

Une production record de tomate industrielle



La wilaya de Aïn Defla, wilaya agricole par excellence, est connue principalement pour la culture de la pomme de terre où elle a obtenu de hauts rendements avec 9 200 ha emblavés et une récolte de 3,250 millions de quintaux de première saison, les cultivateurs ayant acquis une grande expérience dans ce domaine, expérience qui s'est exportée vers des régions des Haux-Plateaux telles que Tiaret et Sétif, Oum-El-Bouaghi ou encore plus au sud à El Oued pour ne citer que les plus importantes zones de production.Aïn Defla exporte aussi, en plus de son savoir-faire, les semences de tubercules, quelque 1,7 million de quintaux, en direction de 26 à 28 wilayas du pays.
Parallèlement à la culture de la pomme de terre, il existe une nouvelle filière, à savoir la culture de la tomate industrielle.
A ce sujet, le président de cette nouvelle filière, M. Adeldjalil-Laâlaoui, rapporte que tout a commencé durant la saison 2013-2014 avec une superficie emblavée de 126 ha à travers 5 communes et qui ont donné quelque 123 000 quintaux.
Encouragés par ce succès, la superficie emblavée durant la saison 2014-2015 a été doublée avec 300 ha qui ont donné une récolte de 262 000 quintaux, de nouveaux producteurs s'étant inscrits dans le circuit de production dans des communes comme M'khatria, Sidi Lakhdhar et El Attaf.
En 2015-2016, la superficie emblavée est passée de 300 à 495 ha, ce qui a permis de récolter quelque 475 000 quintaux.
En 2016-2017, la superficie emblavée a pratiquement triplé par rapport à 2016-2017, puisque elle est passée de 475 000 ha à 1 200 ha qui ont donné une production estimée à 1 164 000 quintaux.
Forte de l'expérience acquise et des résultats obtenus, la filière a étendu son champ de production durant la saison 2017-2018 à une superficie de 1 700 ha, ce qui a permis une récolte de 1 683 000 quintaux.
Durant la saison en cours, c'est un véritable record qui est atteint avec une superficie emblavée de 2 000 ha et une prévision de récolte estimée à 2 500 000 quintaux. S'agissant de l'organisation de la culture de la tomate industrielle, c'est notre interlocuteur Abdeldjalil Laâlaoui qui coiffe toute la filière de la tomate et travaille en marge avec 150 producteurs à qui il fournit tout le système d'irrigation au goutte à goutte, les pousses, les engrais, les produits de traitement et qui, au moment de la récolte, livre aux usines de transformation leur production en son nom à des prix pré-négociés. Notre interlocuteur ajoute que ces producteurs perçoivent leurs dividendes presque au comptant. Pour ce qui est des prix à la vente aux transformateurs, ils sont estimés à 8 DA le kg avec en plus une prime de soutien à la production de 4 DA soit au total 12 DA le kg. Mais ce prix de vente jugé très insuffisant, ces prix sont négociés entre 16 et 18 DA le kg.
Selon la même source, la récolte est livrée à 5 usines de transformation et de conditionnement, toutes les trois situées à Blida et Chlef.
Cette entreprise, nous confie-t-on, ne perçoit même pas 1 DA des caisses de l'Etat. S'agissant de l'emploi, notre interlocuteur confie qu'en 2013, il a débuté avec 20 ouvriers, 33 en 2014, 80 en 2015, 109 en 2016, 117 en 2017 et 113 en 2018 en plus des 150 producteurs.
Ce qui désole M. Abdeldjalil Laâlaoui, c'est que la majorité des producteurs ne sont pas propriétaires de leurs fonciers et qu'ils produisent en hors sol (locations).
De plus, indique-t-il, ce qui est encore plus désolant, c'est qu'aucune usine de transformation de cette riche et importante production ne s'est implantée sur le territoire de la wilaya à ce jour.
Pourtant, ajoute-t-il, le rendement a rendu incrédules de nombreux responsables au niveau du ministère de l'Agriculture si bien qu'à plusieurs reprises, des commissions d'experts d'instituts spécialisés ont été dépêchées sur le terrain, ont procédé à des vérifications et ont attesté de la véracité de ces rendements, des rendements jamais enregistrés nulle part à travers le pays.
Ces résultats ont permis à la filière de monter à la première place du podium de la production de tomate industrielle.
Certes, révèle notre interlocuteur, la wilaya de Skikda cultive une superficie de quelque 8 000 ha mais avec des rendements qui n'égalent pas les nôtres.
Cependant, pour savoir où en était l'avancée de l'investissement dans le secteur de l'agroalimentaire, nous nous sommes rapprochés de la Direction de l'industrie.
Concernant ce segment de l'activité industrielle dans le domaine de la transformation des produits agroalimentaires, il nous a été indiqué qu'une usine de production de la mousseline (poudre de la pomme de terre séchée) et de ships est en voie d'achèvement à Tiberkanine au sud d'El Attaf au niveau de la zone d'activité. là, indique-t-on, les locaux en construction sont en voie d'achèvement à un taux d'avancement entre 90 et 100% et il ne reste que les équipements à installer.
Parallèlement ,toujours dans cette zone, une usine de transformation de tomate industrielle est en voie de construction mais dont le permis de construire est soumis à des modifications.
Toujours à propos du foncier industriel, il s'avère que 9 prétendus investisseurs ont acquis des lots de terrain et 10 autres les ont obenus avec des titres de concession.
Des mesures conservatoires ont été entamées par les services concernés à l'encontre des uns et des autres, nous a-t-on indiqué. Pour ceux qui ont acquis et qui n'ont rien investi, ils sont assujettis à payer une amende de 5% par an, calculée sur la base de la valeur commerciale actuelle du terrain.
Pour les titulaires d'un arrêté de concession, à ceux-là des mises en demeure ont été adressées, et des poursuites judiciaires ont été entamées à l'encontre de quelques-uns d'entre eux.
Karim O.


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