Algérie

Une production de 29 millions de tonnes de ciment prévue en 2020



Une production de 29 millions de tonnes de ciment prévue en 2020
Photo :S. Zoheir
Par Ziad Abdelhadi

L'offre nationale actuelle du ciment est assurée par le Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica) présent sur le terrain avec ses 12 cimenteries et le groupe Lafarge avec ses deux cimenteries et une troisième ( la cimenterie de Meftah au sud-est d'Alger) en partenariat avec le groupe Gica. Selon Abdelmadjid Aït Belkacem, président du groupe Gica qui participe au salon Batimatec qui se tient depuis le 3 jusqu'au 6 mai au Palais des expositions de la Safex (Alger) et que nous avons rencontré en son stand lors de notre passage au Batimatec, la production du secteur public à fin 2011 s'est élevée à 11 274 742 tonnes soit 60% de l'offre nationale. Il est prévu globalement que la production des douze cimenteries, relevant du Groupe atteigne, près de 29 millions de tonnes à l'horizon 2020, a indiqué un responsable du groupe.Du côté de Lafarge Algérie, présent aussi au salon, le responsable du service commercial nous a révélé que la production 2011 tourne autour de 8,5 millions de tonnes de ciment, soit 40% de l'offre nationale. Au chapitre du programme de développement du groupe Gica qui s'étale de 2012 à 2016, ce dernier (le groupe) va bénéficier pour ce faire d'un montant de 350 milliards de dinars alloués par les pouvoirs publics. Une enveloppe financière qui va lui servir, entre autres, à lancer des investissements d'extension de capacité, de réhabilitation, de mise à niveau en exploitation et de réalisation de capacités nouvelles des 7 cimenteries, propriété à 100% du groupe Gica car les cinq autres sont en partenariat et où Gica détient 65% du capital. Pour le détail, et comme nous l'a présenté le président du groupe Gica, les cimenteries en exploitation vont faire l'objet d'une réhabilitation et d'une mise à niveau des lignes de production à des fins d' extension des capacités de production, ce qui va se traduire par la mise en marche de six nouvelles lignes de production d'une capacité additionnelle totale de 8 150 000 tonnes de ciment par an. Toujours dans le cadre du programme de développement du secteur, notre interlocuteur nous fera part de la prochaine réalisation de capacités nouvelles. Cela va se faire par quatre projets de réalisation de nouvelles cimenteries. Elles seront implantées à Djelfa, Béchar, Relizane et Oum El Bouaghi.Du côté de Lafarge Algérie, c'est aussi le même topo. Ce leader mondial des matériaux de construction, qui n'est plus à présenter, produit actuellement 8 millions de tonnes de ciment de différentes variétés. «Il poursuit sa politique d'accroissement de ses capacités de production dans ses trois usines implantées à M'sila, Oggaz (près de Sig) et à Meftah», nous a-t-on expliqué. On nous a aussi fait savoir que Lafarge Algérie produit 1 million de mètres cubes par an de béton prêt à l'emploi à partir de ses deux centres de production implantés sur le territoire national et le met à la disposition de sa clientèle par l'entremise d'une flotte de 150 camions malaxeurs, mixo-pompes et pompes à béton. Ce sont là, en résumé, les capacités de l'offre de ciment qui est appelée à augmenter pour encore quelques années à partir du moment où l'on sait que la demande en ciment augmente annuellement de 8 à 10% et que le programme d'investissement visant à accroître la production nationale n'est pas totalement mis sur rails, puisque certains projets sont en cours de réalisation, d'autres à la veille d'être lancés tandis que quelques-uns sont purement gelés. Autant d'indices qui laissent croire que l'offre n'est pas près de répondre à la demande, du moins pour encore quelques années si l'on en croit le premier responsable du groupe Gica qui estime que d'ici 2015 «l'équilibre entre l'offre et la demande sera atteint, voire même l'exportation envisagée». Mais d'ici là, on peut s'attendre à ce que la croissance soutenue de la demande exerce une pression sur les prix. Chose qui commence à faire son apparition notamment depuis 2010, année où le gouvernement a décidé de ne plus importer de ciment. Du coup, cela a engendré une crise du ciment sur le marché où l'informel s'est vite introduit par le truchement de détournement de tonnes de ciment, créant ainsi des situations de pénurie dont le but est d'avoir la mainmise sur le marché du ciment.

Les limites du dispositif de lutte contre la spéculation
Devant cet état des lieux, de nombreuses entreprises du BTPH se sont retrouvées obligées de recourir au marché parallèle pour s'approvisionner pour éviter de voir leur chantier à l'arrêt avec toutes les conséquences négatives induites par le manque de ce matériau de construction essentiel. Il est utile de rappeler, dans la foulée, que les pouvoirs publics avaient décidé, après avoir constaté que le circuit parallèle continuait de s'alimenter en ciment en quantité importante, il y a de cela deux années, de la mise en place d'un nouveau dispositif de distribution de ciment à partir de l'ensemble des cimenteries publiques. Une mesure basée sur le principe de la contractualisation de la relation entre les cimenteries publiques et leurs clients répondant aux conditions des cahiers des charges, les entreprises publiques ou privées de réalisation disposant de marchés dûment contractualisés avec les maîtres d'ouvrages bénéficient de la priorité d'approvisionnement.Sur le terrain, ce dispositif a, depuis, montré ses limites puisque la spéculation a continué à sévir. Et pour la contrecarrer, l'Etat avait décidé en juin 2009 d'autoriser la SGP-Gica d'importer 1 million de tonnes de ciment dans le but de couper l'herbe sous les pieds aux spéculateurs et réduire ainsi la tension sur le marché du ciment. Est intervenue ensuite une autre mesure décidée cette fois-ci par le ministre du Commerce qui prévoyait d'imposer des marges de bénéfice aux distributeurs dans le but d'assainir le circuit de la commercialisation du ciment devant l'envolée de ses prix. Autant de mesures qui, apparemment, n'ont eu aucun effet sur le terrain puisque les prix du ciment ont continué à grimper. Pis encore, les pénuries sont devenues de plus en plus répétitives, ce qui a ouvert les portes à la spéculation. Cette dernière pourrait être annihilée par de meilleures plannings de production et une parfaite maîtrise des besoins des clients, ce qui sous-entend, par la mise en place au niveau des cimenteries, d'un service relation clients à des fins de barrer la route aux détournements qui ne cessent d'augmenter en volume et en nombre ces derniers temps. C'est là un moyen de réduire la tension sur le ciment. Mais la plus efficiente des solutions est celle qui consiste à ce que l'offre soit supérieure à la demande. Pour cela, il faudra attendre l'entrée en scène de nouvelles capacités de production. Une perspective en marche.




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