Une prise en charge sociale pour les malades du sida

Le Croissant-Rouge algérien à Constantine en collaboration avec le service des maladies infectieuses du centre hospitalo-universitaire (CHU) qui s'occupe du traitement des personnes malades du sida, viennent d'initier une prise en charge sociale de ces malades, en finançant des activités économiques où les concernés montreraient des capacités professionnelles, à l'effet de leur venir en aide et leur redonner espoir.

En effet, selon le professeur D.E. Abdennour, chef du service des maladies infectieuses du CHU Ben Badis, «les malades du sida se retrouvent, du jour au lendemain, à cause de cette maladie, la plupart du temps rejetés par la société, voire même par les amis et parfois même par la famille et souvent par leurs employeurs qui n'hésitent pas à les congédier». Et de poursuivre: «Il s'agit la plupart du temps de personnes avec femme et enfants à charge, qui doivent pourtant travailler pour subvenir aux besoins quotidiens de leurs familles et si possible dans la dignité. Le problème que l'on rencontre, dit-il, est qu'il faut d'abord que le malade soit animé de la volonté de s'en sortir et de dépasser le sentiment de malheur qui ne doit pas l'emporter, puis être en possession d'une quelconque activité économique et c'est là le gros obstacle auquel on fait face, car dans ces cas de figure, on peut les compter sur les doigts d'une seule main, puisque à ce jour moins de cinq personnes ont été recensées. Mais comme il s'agit d'un début, l'espoir d'en trouver encore n'est pas exclu». Toujours dans le domaine de la prise en charge de cette population, mais dans celui de l'assistance morale, le centre psychosocial du CRA de la ville des ponts, et avec la coopération de la Croix-Rouge espagnole, mène depuis le mois d'avril de l'année passée et jusqu'à juin 2009 une campagne de sensibilisation en direction des malades du sida, ainsi qu'à l'endroit de la femme et de l'enfant. Selon Mme Samah, psychologue au centre psychosocial du CRA, la partie espagnole assure le financement de la campagne, qui consiste en la projection de films sur les dangers de ce mal du siècle, en la distribution de prospectus, de dépliants, d'organisation de conférences, etc. L'opération de sensibilisation cible les catégories des étudiants, des élèves des écoles primaires, des associations féminines, des scouts, etc. Le bilan de la campagne de sensibilisation contre la lutte du sida fait état, selon notre interlocutrice, de pas moins de 3.000 personnes touchées directement, de 10.000 dépliants et prospectus distribués et des centaines d'interventions et conférences faites lors des sorties sur le terrain que le centre organise trois fois par semaine à travers la wilaya.