Une «prime» pour l'armée blanche

«Héros en blouse blanche.» La formule a marqué les esprits. Il y a plus d'une année, le président de la République Abdelmadjid Tebboune avait adressé, à l'occasion de l'Aid El Adha, ses voeux à tous les malades, médecins et personnels de la santé. «Une nouvelle fête de l'Aïd pour l'armée blanche algérienne toujours en guerre contre la pandémie sans que rien n'entame sa détermination à servir l'Algérie et les citoyens malades, auxquels nous souhaitons un prompt rétablissement», écrivait le président Tebboune sur son compte Twitter. «Aïd Moubarak à l'ensemble des malades et à tous nos médecins combattants etpersonnels de la santé dont les sacrifices resteront inoubliables» concluait le président. Inoubliables, sont leurs sacrifices, inoubliables seront leurs efforts. Dès le lendemain les «blouses blanches» remerciaient le chef de l'Etat pour son «soutien» et «ses paroles». Mais elles exigeaient aussi «des moyens en urgence». Une doléance à laquelle vient de répondre favorablement Abdelmadjid Tebboune qui a affiché, lors de l'entrevue périodique accordée aux représentants de médias nationaux diffusée, dimanche dernier, sa détermination à revoir à la hausse les salaires de «l'armée blanche», afin de barrer la route aux instigateurs et mettre en valeur les efforts et sacrifices de ce corps. Un corps ayant enregistré 460 décès parmi le personnel soignant, dont 266 médecins depuis le début de la pandémie en février 2020. Dans son intervention, le chef de l'Etat a fait part de son engagement «à réviser les statuts particuliers des personnels de la santé (infirmiers et médecins) et le texte de loi sur le service civil». En s'engageant à revoir le statut des médecins et du corps médical, le chef de l'Etat introduit une réflexion autour d'une refonte du palier de l'enseignement supérieur et par ricochet du système éducatif. Saluant les sacrifices et efforts de «l'armée blanche» dans la lutte anti-Covid-19, le chef de l'Etat a déclaré: «Nous glorifions «l'armée blanche» qui n'a pas manqué un jour d'offrir des sacrifices pour le citoyen algérien», soulignant que «l'ensemble des éléments de ce corps parmi ambulanciers, infirmiers et médecins sont disposés à se sacrifier et les citoyens sont, en contrepartie, tenus de reconnaître ces gestes, contrairement à ceux qui tentent de détruire le pays». Une allusion à peine voilée. Dans le même ordre d'idées, le chef de l'Etat a révélé la révision à la hausse de l'allocation chômage au profit des jeunes. «Nous avons décidé d'augmenter l'allocation chômage, la décision devant être annoncée lors du prochain Conseil des ministres», a précisé le premier magistrat du pays. Une décision tendant à «préserver la dignité du jeune algérien et interdire à toute partie de l'instrumentaliser à des fins politiques», a-t-il précisé. Mettant les jeunes en garde contre toutes tentatives de manipulation politicienne, le chef de l'Etat s'est voulu rassurant en affirmant que « l'Etat est là pour prendre en charge leurs préoccupations», en attendant une bonne relance économique. Une relance dont la tonalité sera étroitement dépendante de la situation sanitaire du pays. Une tonalité réglée sur les recommandations de la réunion du dernier Conseil des ministres. Lors de ce dernier, le chef de l'Etat a mis l'accent sur la nécessité d'«accélérer la promulgation de nouveaux textes de loi sur l'investissement, pour encourager le partenariat et créer des opportunités d'emploi, tout en veillant à opérer un équilibre en matière d'investissement entre les régions du Nord, du Sud et des Hauts-Plateaux». Sur un autre volet, le chef de l'Etat a affirmé que la crise de l'alimentation en eau potable devra été réglée, l'été prochain, avec l'entrée en service de plusieurs projets de dessalement de l'eau de mer. À cet égard, il a souligné que la capitale sera désormais alimentée à hauteur de 70% à partir de l'eau de dessalement, et ce à la faveur de la réalisation de plusieurs nouvelles stations de dessalement de l'eau de mer à l'est et à l'ouest d'Alger, afin de réduire à 20% le recours aux eaux des barrages. Il en sera de même, selon Abdelmadjid Tebboune, pour la wilaya d'Oran, ainsi que dans d'autres villes. Aussi, a-t-il mis l'accent sur l'importance de respecter les horaires de distribution de l'eau aux citoyens.